Deux ans après avoir vu le jour dans le sillage du DMP, Mon espace santé s’installe progressivement dans la vie des Français et des professionnels de santé. Même s’il reste à convaincre l’ensemble des assurés de se doter d’un profil et quelques professionnels de santé à recourir systématiquement à cet outil afin d’atteindre une masse critique de documents dans cet espace. Ces défis devront être relevés lors de la vague 2 du Ségur du numérique.
69 millions de comptes Mon espace santé sont actuellement ouverts, seule l’opposition explicite de l’assuré permettant la fermeture de ce carnet de santé sécurisé. Deux ans après sa création, le bilan reste toutefois mitigé. En effet, seulement 11 millions de Français ont activé leur espace. Une fois cette procédure effectuée, ils ne regrettent pourtant pas leur geste puisqu’ils mettent à profit leur espace pour le consulter, voire l’alimenter. 14, 5 millions de documents (principalement des certificats médicaux, des copies de leur profil médical et des résultats d’examen) ont été déposés par les assurés. 300 000 d’entre eux se connectent ainsi chaque semaine à leur compte et plus de 40 % reviennent sur l’application d’un mois sur l’autre. Toutefois, un tiers des utilisateurs ont rempli leur profil médical.
Côté professionnels de santé, 18,3 millions ont surmonté « le syndrome de la coquille vide », se félicite Thomas Fatôme, directeur général de l’assurance-maladie. Un tiers des professionnels de santé a ainsi reconnu l’utilité de ce coffre-fort numérique de santé de leurs patients. 250 millions de documents ont été versés. En premier lieu, des examens biologiques (91,8 millions, soit 41 %), des prescriptions médicales (32,6 millions, soit 14 %) ou des comptes rendus d’imagerie médicale (16,8 millions, soit 7 %). Par ailleurs, sur les douze derniers mois, 3 millions de synthèses médicales ont été rédigées.
Après ce galop d’essai de 24 mois, les pouvoirs publics tablent sur une montée en charge de ce carnet de santé sécurisé. Aujourd’hui, 50 % des documents de santé sont directement envoyés vers le dossier médical de Mon espace santé par les professionnels de santé. Demain, grâce au volet 2 du Ségur du numérique, c’est la quasi-totalité qui devra s’y trouver. Au-delà du dossier médical de Mon espace santé, les assurés peuvent envoyer de manière sécurisée leur ordonnance à la pharmacie de leur choix afin que la dispensation soit préparée. Ils disposent également de leur carnet de vaccination mis à jour suite à une vaccination en pharmacie. Toujours dans le domaine de la prévention, en prévision du déploiement de « Mon bilan prévention » aux différents âges clés de la vie (18/25 ans, 45/50 ans, 60/65 ans et 70/75 ans) y compris en pharmacie, les assurés « peuvent d’ores et déjà compléter leur autoquestionnaire afin de faciliter l’échange avec leurs professionnels de santé ».
Mon espace santé évolue de manière continue pour simplifier l’activation et la connexion au service tout en maintenant un niveau de sécurité très élevé. Cette montée en charge ne saurait cependant être possible sans une mise à jour « Ségur » des logiciels métier. Dans ce domaine, une nouvelle fois, les pharmaciens se classent parmi les bons élèves, 94 % des officines étant en conformité, contre 75 % des laboratoires de biologie médicale de ville, 70 % des sites de radiologie de ville, 80 % des établissements hospitaliers et moins de 25 % des cabinets de médecins libéraux.
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