Médecins sans frontières (MSF) appelle les fabricants de stylos d’insuline, d’analogues GLP-1 ou d’inhibiteurs SGLT2, peu nombreux sur le marché du diabète, à réduire leur marge et à lever les brevets pour faciliter l’accès à ces médicaments. Chiffres à l’appui.
Pour Médecins sans frontières, les fabricants de médicaments à base d’insuline, d’inhibiteurs SGLT2 ou d’analogues GLP-1 sous forme de stylo peuvent faire des efforts sur les marges qu’ils pratiquent. L’ONG dresse dans son rapport « Vaincre le double standard dans les soins du diabète » de mai 2024, la liste des prix dans plusieurs pays : « Les stylos d’analogues de l’insuline de longue durée d'action sont vendus, par exemple, 2,98 dollars en Afrique du Sud, 7,88 dollars en Inde et 28,40 dollars aux États-Unis, alors que le prix basé sur les coûts est de 1,30 dollar par stylo, ce qui révèle la marge indécente pratiquée par les entreprises », rapporte ainsi l’association humanitaire. Ou encore : « Un GLP-1 couramment utilisé, le sémaglutide, pourrait être vendu à profit pour seulement 0,89 dollar par mois, mais il coûte 115 dollars par mois en Afrique du Sud, 230 dollars en Lettonie et 353 dollars aux États-Unis, soit près de 40 000 % de plus que le prix estimé d'un générique. »
MSF estime ainsi que « les stylos à analogue de l’insuline pourraient être vendus à profit pour un prix aussi bas que 111 dollars par patient et par an, ce qui inclut l'insuline et le dispositif nécessaire pour l'injecter. C'est 30 % de moins que l'insuline humaine en flacon avec seringues. » D’autant que ces stylos ont l’avantage d’être plus pratiques (moins douloureux, moins stigmatisants, permettant d’injecter la dose juste…) et plus sûrs que les flacons avec seringues, « en particulier dans les contextes fragiles et de crise humanitaire ».
D’où l’appel de MSF aux pouvoirs publics, à l’OMS et aux industriels, de réduire les prix mais aussi de lever les brevets qui permettent aux fabricants de fixer des prix « astronomiques » sur les analogues GLP-1, notamment. « En plus de faire baisser les prix, la présence d'autres fabricants sur le marché permettrait de répondre à la demande mondiale de ces nouveaux médicaments, ce qu'Eli Lilly et Novo Nordisk ont encore du mal à faire seuls », tacle MSF.
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