Les deux syndicats représentatifs de la profession appellent les officinaux à ne pas s’engager individuellement avec un opérateur de collecte et de traitement pour les déchets de soins qu’ils produisent. Bien que les pharmaciens soient dans l’obligation, depuis le 1er septembre 2022, de prendre en charge financièrement le dispositif, les syndicats les invitent à attendre le résultat des difficiles négociations engagées avec l’éco-organisme DASTRI.
L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a choisi, à son tour, de dénoncer la convention signée avec l’éco-organisme DASTRI et courant jusqu’à la fin de l’année, concernant la collecte et le traitement des déchets de soins issus des patients en autotraitement. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) l'avait dénoncée le 31 août 2022, soit le dernier jour de la prise en charge financière par le ministère de la Santé de la collecte et du traitement des déchets de soins produits par les pharmaciens pour la vaccination et le dépistage du Covid. Depuis le 1er septembre donc, les pharmaciens sont tenus, au même titre que les autres professionnels de santé, de financer la collecte et le traitement de leurs déchets de soins.
Si le principe ne choque pas les syndicats, ils estiment que les confrères doivent être dédommagés pour la collecte et le stockage des DASRI patients, qu’ils réalisent gratuitement depuis des années. C’est dans ce cadre que les négociations se poursuivent avec l’éco-organisme DASTRI, après que celui-ci a présenté un tarif de 150 euros par an et par officine pour la collecte et le traitement des déchets de soins produits par les pharmaciens, puis un tarif transitoire pour les quatre derniers mois de 2022 à 50 euros par pharmacie. Pour l’USPO, « DASTRI n’est pas ouvert à la négociation sur la récupération des déchets issus des soins prodigués en pharmacie ». Mais les discussions continuent. De son côté, la FSPF estime que les négociations en cours s’apparentent à « un bras de fer ». Elle évoque par ailleurs une solution qui pourrait venir des industriels par le biais d’une « contribution volontaire dans le cadre d’une responsabilité élargie du producteur », mais tous les laboratoires n’y sont pas favorables.
« Dans l’attente de trouver une solution, nous vous demandons de ne pas vous engager individuellement avec l’éco-organisme DASTRI pour la récupération de vos déchets », insiste l’USPO. Un message partagé par la FSPF qui exhorte à « encore un peu de patience ». Selon un sondage du « Quotidien » réalisé la 2e semaine d’octobre, 40 % des titulaires envisagent de changer de prestataire, 39 % souhaitent continuer avec DASTRI et 20 % hésitent encore. Les syndicats appellent néanmoins les officinaux « à continuer les actes de dépistage et de vaccination ».
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