Pour la promotion d'une émission intitulée « Sur le front » qui sera diffusée le 14 novembre sur France 5, le journaliste Hugo Clément se fend d’un éditorial dans lequel il sous-entend, notamment, l’inutilité de rapporter ses médicaments non utilisés (MNU) en pharmacie. Un message inopportun pour l’éco-organisme Cyclamed qui encourage, au contraire, la poursuite de ce « geste écocitoyen ».
Présenté et coproduit par le journaliste Hugo Clément, le documentaire « Médicaments : la bombe à retardement » aborde différentes facettes du médicament et se penche notamment sur son recyclage. Hugo Clément explique : « J’ai toujours rapporté les médicaments que je n’utilisais pas à la pharmacie pour qu’ils soient recyclés, sans jamais me demander ce qu’ils devenaient. Notre enquête est partie de là : nous avons suivi les pilules que l’on dépose chez le pharmacien, prises en charge par Cyclamed. Nous avons découvert que les médicaments ne sont pas réutilisés mais qu’ils sont brûlés dans les mêmes incinérateurs que nos ordures ménagères ! C’est-à-dire que si je les avais jetés à la poubelle dès le départ, le résultat aurait été exactement le même. »
D’abord, il convient de rappeler que depuis 2009, la redistribution des MNU à des fins humanitaires est interdite en France, comme le recommande l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en raison des risques liés à la rupture de la chaîne pharmaceutique. Aujourd’hui, les associations humanitaires se fournissent auprès des entreprises en médicaments neufs et adaptés aux besoins.
Certes, les médicaments non utilisés sont bien « détruits pas incinération » dans des « unités de valorisation énergétique (UVE) pour ordures ménagères conformément à la réglementation ». Mais sachant qu’environ 35 % des ordures ménagères sont encore enfouies en France, « avec tous les risques potentiels de pollution des eaux de surface ou souterraines », la filière Cyclamed garantit que les MNU seront bien incinérés et valorisés. En outre, souligne l’éco-organisme, « il est essentiel que nos concitoyens continuent de les rapporter en pharmacie (87 % en 2022 le font, selon une étude BVA représentative du grand public) car nos poubelles d’ordures ménagères sont régulièrement fouillées, avec tous les risques encourus de détournements, d’utilisations inadaptées et de circuits parallèles de revente dangereux ».
L’association Cyclamed gère et finance à 100 % le dispositif, et cela uniquement grâce aux « cotisations versées par les industriels du médicament ». Cela signifie que l’élimination des MNU rapportés à l’officine n’est « pas à la charge des collectivités locales et donc des particuliers dans le cadre de la taxe d’ordures ménagères que chaque administré paye ».
Pour « toutes ces bonnes raisons », Cyclamed encourage à poursuivre ce « geste écocitoyen » de rapporter ses MNU à la pharmacie. Car non, en jetant ses MNU « à la poubelle dès le départ », le résultat n’est pas le même.
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