Regrettant les restrictions qui pèsent sur la mise en œuvre des nouvelles missions, la chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacie (Federgy) demande un allégement du «carcan administratif» qui pénalise la plupart des pharmaciens et leurs patients.
Oui à l’interprofessionalité, non aux contraintes administratives ! La Chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacie (Federgy) ne remet nullement en cause la prise en charge du patient en coopération avec d'autres professionnels de santé, « en conjuguant et harmonisant les compétences et les expériences des différents professionnels ». Elle salue ainsi l'avènement du pharmacien correspondant et de la dispensation protocolisée. En revanche, Federgy ne peut accepter que l'exercice de ces nouvelles missions soit subordonné à l'intégration du pharmacien à une équipe de soins primaires (ESP), à une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), ou encore à une maison de santé pluridisciplinaire (MSP).
En effet, comme le souligne Alain Grollaud, président de Federgy, « 14%, seulement, des pharmaciens sont en exercice coordonné ! ». Conditionner la mise en pratique de ces nouvelles missions à l'appartenance à l'une de ces structures revient à créer une distorsion dans l'exercice des pharmaciens, en permettant à certains seulement d’exercer ses missions, selon des règles qui seront finalement au détriment des patients. Au risque d'entraîner «une médecine à deux vitesses». De même, les ambitions de l’interprofessionnalité sont «rendues inopérantes et trop complexes».
Federgy demande par conséquent que ce carcan administratif ne soit plus imposé et suggère de privilégier l'utilisation des outils numériques pour renforcer la coordination autour des patients. Il y a d'autant plus urgence à agir, précise-t-elle, que « l’avenant 21 prévoit de conditionner la « ROSP structure » à l’engagement dans l’exercice coordonné». Ainsi, à partir du 1er janvier 2023, cette ROSP d’environ « 3 000 euros » sera versée uniquement aux pharmaciens investis dans l’exercice coordonné.
La chambre syndicale a saisi plusieurs parlementaires de cette question et espère que les négociations conventionnelles permettront de résoudre cette impasse.
Les modèles coopératifs sont-ils l’avenir de la profession ?
ELSIE SANTE
PHARM & FREE
Que craindre de la financiarisation ?