Transformer l’image du pharmacien « passif » en professionnel de santé actif en développant les nouvelles missions, tel est l’un des combats qui motive Olivier Rozaire, titulaire dans la Loire et président de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) pharmaciens d’Auvergne-Rhône-Alpes. « Nous travaillions principalement sur ordonnance, ce qui faisait de nous une profession « prescrite », plutôt passive. Mais avec l’arrivée des nouvelles missions, nous commençons à devenir réellement actifs en termes de santé publique, à agir de manière plus autonome », explique-t-il. « Il y a tout un champ des possibles qui s’ouvre à nous ».
« J’ai toujours été passionné par la montagne et il était important pour moi de l’avoir à proximité
Plein champ
Pour ce pharmacien très actif, cette transformation est indispensable. « Il fallait bousculer l’image du pharmacien qui n’était jamais à son officine, qui prévalait encore quand j’ai commencé ma carrière, pour la transformer en un professionnel de santé clairement identifié », estime-t-il. Sitôt diplômé de la faculté de pharmacie de Clermont-Ferrand en 1994, Olivier Rozaire fait son service militaire. Ce sera à Toulon, à la base des sous-marins nucléaires. « J’étais dans le service de santé de l’arsenal. J’ai trouvé cela passionnant ! Si j’avais su comment cela se passait, j’aurais fait une carrière dans ce domaine, mais malheureusement il était trop tard, car pour travailler dans l’armée il faut se décider au début de ses études », raconte-t-il.
Après avoir ensuite travaillé pendant deux ans comme pharmacien adjoint dans les Monts du Lyonnais, Olivier Rozaire se met à rechercher une pharmacie à acheter. « Je voulais m’installer à la campagne, en Auvergne-Rhône-Alpes, entre Clermont-Ferrand et Chambéry. » Il finit par trouver son bonheur à Saint-Bonnet-Le-Château dans la Loire et y achète sa première pharmacie avec son épouse. « J’ai toujours été passionné par la montagne et il était important pour moi d’en avoir à proximité », confie-t-il.
En effet, quand il a un moment libre, Olivier Rozaire en profite pour enfourcher son vélo ou chausser ses skis de randonnée. « Aujourd’hui, entre midi et deux, j’ai fait 50 kilomètres de vélo », annonce-t-il tranquillement. Très sportif, il pratique entre 4 et 5 heures par semaine, vélo ou ski de randonnée en hiver.
« Le sport a beaucoup motivé tous les sujets qui concernent la prévention en santé sur lequel j’ai travaillé
Le sport comme source d’inspiration
« Je me fixe des objectifs, je m’inscris à des courses, ce qui me motive pour m’entraîner. » En juillet, il a ainsi participé à l’étape Amateur du Tour de France. « C’est la plus grosse course cyclosportive de l’année. Elle consiste à réaliser l’une des vraies étapes du Tour de France, dans les mêmes conditions. Il y a environ 140 km à parcourir, avec beaucoup de dénivelés, ce qui me prend environ 8 ou 9 heures », décrit-il. Tous les ans, il fait environ 3 500 km de vélo. « Cela paraît beaucoup pour ceux qui n’en font pas, mais en réalité ce n’est pas énorme pour ceux qui pratiquent beaucoup », s’amuse-t-il.
En hiver, il troque la selle contre les skis et se lance dans des randonnées en montagne, que ce soit en Europe ou au bout du monde. « Cette année j’ai eu la chance d’aller au Groenland. C’était extraordinaire ! Il n’y a pas plus sauvage que là-bas ! Il n’y a rien : pas de station, pas de route, même pas de réseau. Impossible de se servir du téléphone. J’étais tranquille une semaine entière, avec zéro connexion ! », raconte-t-il. Ces moments sportifs sont pour lui des respirations indispensables dans son quotidien bien chargé. « Quand on fait beaucoup de réunions comme moi, il est important d’avoir de vrais moments pour se dépenser et avoir une bonne fatigue physique », estime-t-il.
Par ailleurs, le sport est aussi source d’inspiration pour lui. « Le sport a beaucoup motivé tous les sujets qui concernent la prévention en santé sur lequel j’ai travaillé », explique-t-il. Président du syndicat de la Loire en 2012, puis élu président de l’URPS pharmaciens d’Auvergne-Rhône-Alpes en 2015, il a notamment réalisé des tests sur lui-même lorsque le projet de dépistage des facteurs de risques de l’AVC et de l’infarctus a été expérimenté dans sa région. « Nous mesurions la qualité du système nerveux autonome et j’ai pu constater que lorsque je m’entraînais, elle s’améliorait. Le fait que la santé soit meilleure lorsqu’on pratique une activité physique n’est donc pas une légende », souligne-t-il.
Expérimenter l’entretien vaccination
Olivier Rozaire s’est aussi beaucoup investi dans la vaccination, en particulier lorsque sa région a été choisie comme pilote pour expérimenter la vaccination en officine. « C’était un travail énorme à mettre en place, avec des comptes rendus à transmettre au ministre. Un vrai tourbillon qui a duré deux ans. Cela m’a permis de rencontrer beaucoup de monde et de voir apparaître de nouvelles perspectives sur ce que pouvait devenir la pharmacie d’officine en France », apprécie-t-il.
Pour aller plus loin, l’URPS vient de lancer le 1er novembre une nouvelle expérimentation, baptisée Pharmavax Aura. « Nous voulons mesurer l’impact d’un entretien de vaccination sur l’amélioration de la couverture vaccinale. En effet, il faut qu’on puisse proposer la vaccination en toute connaissance de cause, en analysant l’historique vaccinal du patient, ses pathologies, et cela prend du temps. » « L’objectif est de faire entrer cela dans le cadre conventionnel, pour renforcer encore davantage le rôle du pharmacien dans la vaccination », conclut Olivier Rozaire.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Médication familiale
Baisses des prescriptions : le conseil du pharmacien prend le relais
Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens
Retraite des pharmaciens : des réformes douloureuses mais nécessaires