La Commission européenne devrait présenter ces jours-ci un projet de règlement visant à développer plusieurs nouveaux programmes de santé numérique, et obligeant notamment les États membres à disposer dès 2025 de tous les équipements et règlements nécessaires à la mise en place des ordonnances électroniques.
Ces dernières, de même que les résultats de laboratoire et d’imagerie, ainsi que les comptes rendus de sortie et les vaccinations, devront pouvoir être envoyés, échangés et téléchargés par tous les smartphones et réseaux Internet, soit à l’intérieur d’un même pays, soit de manière transfrontalière. Les médecins et les pharmaciens seront les principaux émetteurs et destinataires de ces données, que les médecins pourront par ailleurs consulter, en cas d’urgence, même sans l’aval du patient concerné. En outre, ces données pourront être collectées et conservées à des fins de recherche et de santé publique.
Selon Bruxelles, cet espace européen des données de santé permettrait de réaliser des économies de plus de 10 milliards d'euros en 10 ans, en réduisant les erreurs de délivrance des médicaments, grâce au meilleur partage des données de santé. À titre d'exemple, selon le document du projet auquel « Reuters » a eu accès, les patients de l'UE dépensent chaque année 1,4 milliard d'euros pour des images médicales inutiles et 10 % des radiographies et échographies ne sont pas nécessaires, car n'étant généralement que des duplications d'images valides déjà préexistantes.
Cette mise en commun des données permettrait également d'éviter la prolifération d'examens et de médicaments prescrits inutilement, souvent la conséquence d'informations de santé qui ne sont pas accessibles aux patients eux-mêmes, ou mal partagées par les établissements de santé.
La commissaire européenne à la santé, Stella Kyriakides, a également déclaré qu'un accès plus facile aux données de santé aiderait aussi grandement les patients atteints de maladies graves, comme le cancer, en améliorant les diagnostics.
À l’heure actuelle, seuls deux pays, la Finlande et l’Estonie, pratiquent déjà l’échange de leurs données numériques de santé, y compris les ordonnances électroniques. Les pays du Nord de l’Europe affichent d’ailleurs une avance considérable dans ces domaines par rapport à la plupart des autres États membres de l’Union.
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