Président de l'URPS pharmaciens des Hauts-de-France, Grégory Tempremant est intervenu hier soir sur « TF1 » pour alerter sur le manque d'harmonisation de l'accès prioritaire des pharmaciens aux stations-service entre les départements de sa région.
Alors que les Hauts-de-France subissent de plein fouet la grève dans les raffineries et l'assèchement progressif des stations-service, les pharmaciens et leurs équipes restent soumis à des régimes différents selon qu'ils habitent dans la Somme, l'Aisne, le Pas-de-Calais, l'Oise ou le Nord. Professionnels prioritaires dans les uns, non prioritaires dans les autres, pour les titulaires des Hauts-de-France, l'accès à la pompe est devenu inégalitaire.
Car les préfets de ces quatre départements ne se sont pas alignés pour déclarer la profession prioritaire. « Personne n'y voit clair. Il nous faut une harmonisation du dispositif à l'ensemble de la région, ce que j'ai demandé au préfet », a déclaré Grégory Tempremant, président de l'URPS pharmaciens des Hauts-de-France, hier soir sur « TF1 ». « Dans le Nord et la Somme, les pharmaciens ne sont pas considérés comme professionnels prioritaires tandis qu'ils le sont normalement dans l'Oise, l'Aisne et le Pas-de-Calais. Toutefois, une certaine opacité règne dans ces départements et il arrive que nos confrères soient refoulés à la pompe. J'ai demandé au préfet de prendre des dispositions qui reprennent la définition du professionnel de santé telle que prévue dans le Code de la santé publique », précise Grégory Tempremant au «Quotidien du pharmacien ». Comme il le rappelle, la situation est d'autant plus à prendre au sérieux que nous entrons dans une période de rappels Covid. Celle-ci va nécessiter la mobilisation des équipes officinales, déjà réduites en raison d'une autre pénurie touchant les personnels. La mobilité de la profession est donc un enjeu crucial pour les officines.
Car si les pharmaciens du Nord et de l'Aisne, frontaliers de la Belgique, peuvent encore aller se ravitailler chez leurs voisins, ce n'est pas le cas des confrères dans les territoires plus éloignés de la frontière. Thierry Boucher, titulaire à Avion (Pas-de-Calais), est parvenu à se ravitailler le week-end dernier. Il espère que son plein tiendra une semaine, voire dix jours. Car celui-ci doit lui permettre d'assurer deux ou trois livraisons à domicile par jour. La situation est également problématique pour les membres de son équipe qui doivent effectuer quatre trajets par jour, et tout particulièrement pour son adjointe qui doit rallier son domicile chaque jour à Lille, à une quarantaine de kilomètres de là. Mais la pénurie de carburants commence aussi à avoir d'autres conséquences perceptibles dans le fonctionnement de l'officine. Ainsi, Thierry Boucher remarque que certaines livraisons en direct sont retardées, voire décalées. L'approvisionnement va-t-il être lui aussi affecté par le mouvement social ?
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