La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) dit « oui », le 7 juin, à l’assurance-maladie en adoptant à 82 % l’avenant économique à la convention pharmaceutique. Ce texte s’appliquera donc à tous. Les points qui ont fait basculer la FSPF.
C’est un « oui ». 82 % des représentants départementaux de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) ont voté en faveur de l’avenant économique de la convention pharmaceutique, faute de mieux. « C’est un accord gagnant-gagnant pour donner un nouveau souffle économique à l’officine et surtout donner de la visibilité aux entreprises tout en préservant les comptes sociaux », argumente Philippe Besset, président de la FSPF, face à Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale de l’assurance-maladie (CNAM) lors du Congrès national des pharmaciens qui se tient à Deauville les 8 et 9 juin.
Le président de la FSPF est revenu sur les raisons de la décision de son syndicat, le premier (le seul ?) à signer.
L’avancée majeure repose sur la substitution des biosimilaires et des hybrides. À la suite des entretiens avec les deux syndicats représentatifs le 5 juin, Frédéric Valletoux, ministre délégué à la Santé, a envoyé le courrier confirmant « la publication prochaine d’un arrêté égalisant les marges des pharmaciens pour les médicaments biosimilaires comme les hybrides. » Il souhaite également que soit « inscrite collectivement la possibilité de définir un cadre de réglementation applicable aux remises qui favorise le développement des biosimilaires ». Autrement dit, essayer d’inscrire les remises accordées par les laboratoires dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. D’autant que « la convention médicale change la donne. Les médecins sont désormais d’accord pour l’interopérabilité pour les biosimilaires et la coopération avec les pharmaciens. Ceux-ci détiendront les mêmes outils que pour les génériques, c’est-à-dire les rabais, l’égalisation de marge et le droit de substitution », complète Philippe Besset.
Les gardes étaient aussi une demande importante du terrain. Le texte valorise les nuits profondes et majore les astreintes.
Concernant le maillage, la convention prévoit une aide jusqu’à 20 000 euros par an, renouvelable, pour les petites pharmacies situées dans les territoires dits « fragiles », dont le zonage doit être défini par décret. « C’est un nouveau mode de financement, à l’image de celui des hôpitaux de proximité qui perçoivent une enveloppe en complément de la T2A », explique le président de la FSPF.
De manière plus générale, cet accord augmente certaines rémunérations : les TROD angines et cystites passent de 6 à 10 euros, voire 15 euros en accès direct avec test positif et prescription des antibiotiques. La prescription vaccinale passe de 2,10 euros à 7,50 euros en 2027 et surtout, elle est désormais identifiée comme un acte pharmaceutique. « Certains diront que ce n’est pas assez. Je ne sais pas, mais en tout cas c’est mieux que 2,10 euros », justifie Philippe Besset. C’est dans cet état d’esprit que la FSPF décide de signer l’avenant conventionnel, de peur de rater ce rendez-vous avec l’assurance-maladie.
Ce que confirme le directeur général de la CNAM, Thomas Fatôme : « Si ce texte n’est pas signé, il ne se passera rien jusqu’en 2027. »
Beaucoup de dossiers restent suspendus au PLFSS 2025. Et le combat continue. La FSPF est bien décidée à ne pas relâcher la pression jusqu’à l’adoption de ces textes par les parlementaires.
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