Sans surprise, le budget prévisionnel de la Sécurité sociale pour 2021 est très largement obéré par les besoins pour faire face à la crise du Covid-19. Les mesures de régulation annoncées visent une économie globale de 4 milliards d’euros d’économie, dont 640 millions d’euros de baisses de prix sur les médicaments et 150 millions d’euros de baisses de prix sur les dispositifs médicaux.
L’impact sur l’économie officinale risque d’être lourd. La maîtrise des dépenses de santé se poursuit en 2021 et le budget de la Sécurité sociale présenté ce matin compte, une fois de plus, jouer sur le médicament comme variable d’ajustement. Ainsi, ce sont 640 millions d’euros d’économies qui sont annoncées sur le médicament et 150 millions d’euros sur le dispositif médical, par le biais de baisses de prix. Le gouvernement insiste cependant sur l’allègement de l’effort demandé par rapport aux années précédentes : 300 millions de moins pour le médicament et 50 millions de moins pour le dispositif médical. Un allègement jugé nécessaire à la lumière de l’épidémie de Covid-19 « pour préserver l’approvisionnement en médicaments anciens dont l’utilité a été plus que démontrée » et pour « tenir compte des effets de la diminution de l’activité constatée dans les entreprises de dispositifs médicaux ». Et non pour prendre en compte les difficultés économiques de l’officine.
Le déficit de la Sécurité sociale devrait s’établir à un peu plus de 44 milliards d’euros en 2020 ; puis à 27 milliards d’euros en 2021. « La situation des finances sociales est dégradée comme elle l’a rarement été par le passé. La Sécurité sociale va subir des déficits élevés, certainement de plus de 20 milliards d’euros, pendant plusieurs années, éloignant la perspective d’un retour à l’équilibre », prédit Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des Comptes publics. Une situation des comptes sociaux qui alarme aussi le ministre de la Santé Olivier Véran. Il annonce que le Haut Conseil de l’assurance-maladie est chargé de proposer une révision de l’objectif national des dépenses d’assurance-maladie (ONDAM), alors que les quatre branches de la Sécu sont toutes déficitaires pour la première fois depuis 2012 et que la branche assurance-maladie paye le plus lourd tribut (-16,4 milliards d’euros en 2021). Au final, l’ONDAM va bondir de 7,6 % en 2020 (6 % hors crédits crise Covid) et de 3,5 % en 2021 à champ constant, mais il sera en réalité bien plus élevé pour intégrer les dépenses liées au Covid et au Ségur de la santé (+6 %).
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