Des paquets de couches commercialisés dans plusieurs pays européens montrent des images de couchage des nourrissons non conformes aux recommandations pour la prévention de la mort subite, selon une étude publiée dans la revue « The journal of pediatrics ».
Alors que la prévalence de l'incidence de la mort subite du nourrisson stagne depuis plusieurs années en France et dans de nombreux pays européens, des chercheuses et chercheurs de l'INSERM, de l'université Paris Cité et d’HEC Paris, en collaboration avec l’AP-HP, le CHU de Nantes et d'autres structures de recherche européennes, ont décidé d'étudier les images présentes sur les emballages de couches pour bébés de moins de 5 kg dans 11 pays européens (France, Belgique, République tchèque, Allemagne, Grèce, Irlande, Italie, Pays Bas, Portugal, Roumanie et Espagne).
Sur 49 % des 631 emballages de couches identifiés, une image représente un bébé endormi. Parmi ces emballages représentant un bébé endormi, 79 % d'entre eux (soit 39 % de l’ensemble), ne sont pas en conformité avec au moins une recommandation de prévention de la mort subite du nourrisson, selon les chercheurs.
Ainsi, sur 51 % de ces paquets, des images de bébés endormis avec une literie molle (oreiller, couette, couverture…) sont représentées. De plus, 45 % montrent un bébé endormi en position ventrale ou latérale. Enfin, 10 % des emballages montrent un bébé partageant la surface de couchage avec une autre personne.
Or la sieste avec un objet mou (susceptible d'étouffer l'enfant lorsqu'il bouge dans son sommeil), la position de couchage sur le ventre et le partage du lit avec une autre personne font partie des principaux facteurs de risque de la mort subite du nourrisson. Cette dernière concerne 250 à 350 bébés par an en France, une prévalence parmi les plus élevées d'Europe.
« Nos résultats soulignent qu’il y a un décalage entre les messages qui sont véhiculés sur ces produits du quotidien ou des sites institutionnels, auxquels de nombreux parents sont fortement exposés, et les recommandations pour la prévention de la mort subite », explique Martin Chalumeau, auteur de l’étude, épidémiologiste à l’Inserm, professeur à l'université Paris Cité et pédiatre à l’AP-HP.
« Ces résultats suggèrent la nécessité d’actions de la part des fabricants et des législateurs pour empêcher cette exposition à des images commerciales ou officielles non conformes aux recommandations de prévention de la mort subite du nourrisson afin de prévenir des pratiques de couchage dangereuses », conclut-il.
Avec l'AFP
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