L'affaire du lait contaminé à la salmonelle du groupe Lactalis aura des conséquences pour les distributeurs. La ministre de la Santé Agnès Buzyn affirme ainsi qu'il y aura « des suites », évoquant les « peines graves » encourues par certains acteurs. 44 officines ont été épinglées par la DGCCRF sur quelque 1 200 pharmacies inspectées.
Malgré les rappels de lots des laits infantiles contaminés, en trois étapes en décembre, des supermarchés ont reconnu avoir continué à commercialiser des produits qui auraient dû être retirés de la vente. Hier, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a révélé que les contrôles menés par la DGCCRF avaient également fait état de la présence de produits visés par le rappel dans des pharmacies, des crèches, des hôpitaux et des grossistes.
« C'est incompréhensible et c'est totalement de la responsabilité soit de ces établissements (hospitaliers) soit des pharmaciens », a déclaré ce matin sur la radio Europe 1 la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, notant qu'il semblait y avoir 44 pharmacies « défaillantes ». Selon nos informations, quelque 1 200 officines auraient été inspectées.
Alertée sur les dysfonctionnements des rappels de lots de laits Lactalis dans certaines officines, la présidente de l'Ordre des pharmaciens, Carine Wolf-Thal, n'a pas tardé à faire part de son indignation face à ces défaillances.
La ministre de la Santé se dit, elle, inquiète par « le fait que les gens ne prennent pas suffisamment conscience du risque sanitaire dans le retrait de lots qui est totalement de la responsabilité de chacun et les gens sont exposés à des peines graves, des peines pénales, des amendes ». Agnès Buzyn ajoute : « Je crois qu'il y aura des suites, une enquête est ouverte et nous verrons les responsabilités de chacun », assurant que, pour leur part, les services de l'État ont « fait leur travail » et que les alertes étaient « plus que claires ». Pour elle, « les industriels sont en première ligne de la responsabilité sanitaire ». La ministre évoque même « une forme de résistance » chez Lactalis dans les retraits de lots et estime que les trois rappels successifs ont « compliqué le traitement » de l'information par les distributeurs.
Au 9 janvier, les autorités de santé avaient recensé 35 nourrissons atteints de salmonellose et ayant consommé un lait ou un produit d'alimentation infantile de l'usine Lactalis incriminée. Dix-huit nourrissons ont été hospitalisés, mais tous sont sortis de l'hôpital. « À ma connaissance, aujourd'hui, les derniers cas signalés vraiment liés à la contamination datent de début décembre », indique Agnès Buzyn.
Avec l'AFP.
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