Après la mise en examen d’un généraliste qui a involontairement causé la mort de patients en fin de vie en leur prescrivant du midazolam, la ministre de la Santé veut lancer des travaux pour encadrer et garantir l’accès à ce type de produit en ambulatoire.
Plusieurs syndicats de médecins, ainsi que Paul-André Colombani (député de Corse-du-Sud), ont interpellé la ministre de la Santé sur l'avenir des soins palliatifs à domicile. Leur requête fait suite à la mise en examen et l’interdiction d’exercice du Dr Méheut, généraliste normand, pour avoir provoqué involontairement le décès de 5 personnes en fin de vie en leur prescrivant du midazolam hors AMM. Ce médicament, réservé à l’usage hospitalier, est un puissant tranquillisant utilisé pour mettre en œuvre une sédation profonde et continue jusqu’à la mort, lors de l’arrêt d’un traitement, en cas « d’obstination déraisonnable ». Les représentants des médecins demandaient notamment l’annulation de la suspension du généraliste, et l’ouverture de la prescription du midazolam aux généralistes en ville.
Dans des réponses écrites, ainsi que directement à l’Assemblée nationale, Agnès Buzyn indique qu'elle ne tient pas à « porter un commentaire sur une affaire judiciaire en cours ». Cependant, elle souhaite que des travaux « soient menés de manière urgente par ses services pour encadrer, sécuriser et garantir l’accès des patients en ambulatoire aux spécialités prescrites hors AMM utilisées dans la sédation profonde et continue ». Elle a également souligné dans l'hémicycle qu'un « encadrement des soins palliatifs en médecine de ville était nécessaire, car ces soins doivent faire l'objet d'une décision collégiale, or un médecin libéral en ville, seul, ne peut pas garantir cette collégialité ».
De plus, des recommandations de bonne pratique sur la prise en charge médicamenteuse en situation palliative vont être publiées pat la Haute Autorité de santé dans les prochaines semaines.
Agnès Buzyn a aussi appelé de ses vœux la « construction d'un nouveau plan de développement des soins palliatifs, notamment en ambulatoire », alors que le plan précédent, lancé en 2015, s'est achevé en 2018 et n'a pour le moment pas de successeur.
Avec l'AFP.
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