La mobilisation antivax ne retombe pas dans les Antilles. En Guadeloupe et en Martinique, deux manifestations se sont déroulées de concert pour protester contre la loi sur l'obligation vaccinale, effective depuis le 15 septembre, et le passe sanitaire.
Menées par plusieurs des organisations représentatives des salariés de Guadeloupe et de Martinique, dont l'Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), elles ont réuni près d'un millier de personnes jeudi 8 octobre en Guadeloupe et moitié moins en Martinique.
Rassemblés devant les CHU de Pointe-à-Pitre et de Fort-de-France ainsi que les locaux de l'ARS, les manifestants jugent les exigences de l'État et des autorités sanitaires locales « injustes » et la loi sur l'obligation vaccinale et le passe sanitaire « liberticide », estimant qu'elle « ne respecte pas les droits de l'homme, ni la Constitution française ».
Claudine Marathon, secrétaire de la branche santé de l'UGTG, présente lors des manifestations, pointe notamment une méfiance de la population envers une « thérapie expérimentale et des essais cliniques » et déplore des « mesures politiques » qui n'ont « rien à voir avec la santé ».
Les militants du Liyannaj Kont Pwofitasyon (LKP) - le collectif qui regroupe une cinquantaine d'organisations syndicales, associatives, politiques et culturelles de la Guadeloupe à l'origine de la grève générale de 2009 - affirme également que la mauvaise santé de la population guadeloupéenne est due à la malbouffe, ainsi qu'à l'empoisonnement par la chlordécone des eaux, des terres, de l'environnement et des personnes, dont l'État est tenu pour responsable.
En parallèle se déroulait également une manifestation similaire en Guyane, réunissant 350 personnes devant le CHU de Cayenne. Une autre mobilisation est fixée au lundi 11 octobre.
Actuellement, la Guyane compte 27 % de vaccinés et la Martinique 34 %. En Guadeloupe, 44 % des adultes ont reçu une première dose de vaccin. Des taux quasiment deux fois inférieurs à la métropole. La Guadeloupe a également récemment fait face à des actes de sabotage des établissements de santé de l'archipel.
Sur le même sujet, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a rebouté les efforts des antivax, après avoir déclaré à l’unanimité, jeudi, « irrecevable » la requête contre le passe sanitaire déposée par l'universitaire Guillaume Zambrano et les 18 000 « requêtes standardisées » qui l’accompagnaient. Des requêtes considérées comme ayant pour seul but de « nuire au mécanisme de la Convention » européenne des droits de l’homme et « au fonctionnement » de la Cour.
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