Pour cette année, le montant de la ROSP générique perçu par les pharmaciens devrait diminuer.
L’avenant relatif aux modalités de la substitution pour 2018, qui porte notamment l’objectif national à 90 %, prévoit en effet une diminution de l’enveloppe allouée au réseau d’au moins 25 millions d’euros par rapport à 2017. Une perte qui a conduit la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) à ne pas signer ce texte. Pour elle, celui-ci entraînerait une baisse de la rémunération de l’ordre de 1 100 euros, en moyenne, pour chaque officine (« le Quotidien » du 19 mars).
Certes, il est prévu que la ROSP générique 2018 pour l’ensemble du réseau diminue de 25 millions d’euros, mais si les pharmaciens sont très performants, l’impact sera beaucoup moins important, affirme pour sa part le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), Gilles Bonnefond. Il invite ses confrères à se mobiliser pour substituer l’ezétimibe et l’ezétimibe/simvastatine, dont les génériques sont aujourd’hui disponibles. « Ce sont deux gros blockbusters avec des prix assez élevés et des économies potentielles importantes qui peuvent doper la ROSP », indique-t-il. Le président de l’USPO recommande également de substituer des produits qu’il appelle « de niche ». « Ce sont des molécules comme des collyres qui ne sont pas forcément référencés par le laboratoire habituellement fournisseur de génériques, explique Gilles Bonnefond. Il faut faire le point avec son éditeur de logiciel ou le délégué de l’assurance-maladie pour connaître les molécules que le pharmacien pourrait facilement substituer et qu’il ne substitue pas. Si ce travail est fait, cela permet de progresser beaucoup plus vite. »
Quoi qu’il en soit, Philippe Besset, vice-président de la FSPF, estime que l’on peut améliorer ses primes en se lançant dans les autres missions, tels les bilans de médication. « Au-delà de l’aspect économique, ces bilans sont positifs pour les patients, pour l’officine et pour la coordination avec le médecin », explique-t-il, tout en assurant que l’objectif des 20 bilans par officine et par an est tout à fait atteignable. Cette nouvelle ROSP pourrait rapporter 1 200 euros par pharmacie, la rémunération prévue étant de 60 euros par patient la première année. Plus largement, Philippe Besset incite les officinaux à s’engager dans toutes les missions prévues par la convention, que ce soit les bilans de médication, la création de DMP ou les entretiens pharmaceutiques. « C’est important pour l’économie, mais aussi la crédibilité de la profession », insiste le vice-président de la FSPF.
D’autant que ces entretiens sont, depuis cette année, simplifiés et revalorisés, dans le cadre de l’avenant n° 11. L’USPO rappelle ainsi que la durée des entretiens d’évaluation et thématique a été réduite, et que les entretiens thématiques sont désormais dédiés à un seul sujet choisi par le pharmacien en fonction de la situation des patients. Parallèlement, le forfait annuel est passé à 50 euros par patient lors de sa première année d’adhésion dans le dispositif et à 30 euros les années suivantes. De même, les montants alloués pour la transmission des FSE ont également été revus à la hausse.
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