AU 1er JUILLET, la vignette pharmaceutique aura vécu. Toutefois, l’affichage des prix restera obligatoire. Pas de problème concernant les médicaments prescrits : leur prix sera imprimé directement au verso de l’ordonnance, via le Ticket Vitale. Mais qu’en sera-t-il pour les médicaments de prescription facultative achetés sans ordonnance ? Comment le consommateur sera-t-il informé du prix ? Le ministère de la Santé a anticipé et propose aux pharmaciens trois moyens afin de remplir leur obligation d’information des prix sur le lieu de vente.
Afficher le prix.
Premier moyen : l’affichage du prix. Il concerne obligatoirement les produits exposés à la vue du public, et ses modalités ne changent pas par rapport à ce qui existe aujourd’hui. Le pharmacien doit, soit étiqueter les boîtes des médicaments visibles du public, soit mentionner le prix sur les rayonnages. « Cet affichage est une question de principe en droit de la consommation, c’est une exigence qui pèse sur les pharmaciens. Heureusement, ces derniers font partie des professionnels qui s’adaptent très bien aux évolutions du marché et de l’environnement informatique », relève Magali Leo, du CISS (Collectif Interassociatif Sur la Santé).
Les pharmaciens peuvent aussi choisir d’étiqueter tous les médicaments, même ceux dans les tiroirs. La tâche sera alors plus fastidieuse. Mais ces adeptes de l’étiqueteuse sont plus nombreux qu’on le pense : « beaucoup d’entre eux ont recours à l’étiquetage manuel, d’autant plus que les prix changent peu, au final », indique Linda Leprovost, chargée de communication chez Pharmagest. Pour cette raison, cet éditeur de logiciels, comme d’autres, propose encore aux pharmaciens un système informatisé d’édition d’étiquettes.
Le catalogue papier ou électronique.
Deuxième moyen d’information sur le prix : le catalogue papier ou électronique, qui pourra par exemple être constitué d’une extraction de la base actualisée du logiciel de l’officine. « Il devra toutefois être différencié du catalogue de médicaments non remboursables, pour lesquels le prix est libre, et peut donc être différent d’une officine à l’autre », indique le ministère des Affaires sociales et de la Santé. Pour Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), « cette solution paraît assez fastidieuse, surtout si le choix se porte sur le support papier », commente-t-il, doutant que ces confrères l’adoptent en masse.
Interface Internet : une tablette à l’officine ?
Troisième et dernière possibilité d’information sur le prix, l’interface Internet, accessible via une tablette ou un ordinateur. Elle permet au consommateur de consulter sur place la base de données sur le médicament remboursable à partir du site du gouvernement (ww.medicaments.gouv.fr). Une base gérée et quotidiennement mise à jour par le Comité économique des produits de santé (CEPS).
Ces trois alternatives à la vignette seront précisément encadrées par un arrêté de la DGCCRF. « Cet arrêté est finalisé et va faire l’objet, à notre connaissance, d’une saisine du Conseil national de la consommation en vue d’une publication dans les meilleurs délais », avance le ministère de la Santé. Il précisera les nouvelles modalités d’affichage du prix en officine, qui s’appliqueront à la fois aux médicaments remboursables et aux non remboursables.
D’autres solutions via les éditeurs.
Au-delà de ces solutions officielles, les éditeurs de logiciels se creusent la tête pour proposer aux pharmaciens des outils plus pratiques que ceux proposées par le ministère. Pour Linda Leprovost, la solution idéale serait de s’équiper d’une « borne info prix », petit boîtier d’une vingtaine de centimètres de côté, qui permet aux patients de scanner les boîtes de médicament afin d’en connaître le prix en temps réel. Ces outils sont déjà bien implantés en grande surface, et les consommateurs sont habitués à les utiliser. « C’est la solution qui nous semble la mieux adaptée, et déjà une dizaine de nos clients officinaux l’ont adoptée. La borne est reliée à notre base de données et permet une mise à jour automatique et en temps réel des prix. De petite taille, la borne ne prend pas de place et l’investissement n’est pas énorme, en général moins de 1 000 euros », détaille-t-elle.
Enfin, dernière solution, certes plus onéreuse, les étiquettes électroniques connectées à un logiciel métier de l’officine, qui permettent elles aussi une mise à jour en temps réel des prix. À ce stade, elles sont surtout utilisées dans de grosses pharmacies, pour l’affichage des prix de parapharmacie dans les rayonnages. Mais elles seront également bien adaptées à l’information sur le prix des médicaments remboursables lorsque la vignette aura disparu.
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