Le Quotidien du pharmacien.- Quel bilan tirez-vous de ces premiers mois de téléconsultations dans votre officine ?
Christian Favart.- Après quelques ajustements nécessaires, notamment en ce qui concerne la qualité de la liaison Wi-fi, le système est désormais opérationnel et installé dans un local qui rappelle l'ambiance d’un petit cabinet médical. Les patients nous disent qu’ils oublient très vite le caractère virtuel de cet échange. À noter que les médecins intervenant sont en majorité, à ce jour, des urgentistes. Mais nous allons vite élargir notre dispositif aux médecins de ville.
Comment se déroule cette consultation ?
Après avoir recueilli le consentement du patient, effectué et enregistré les différentes mesures, le pharmacien les transmet au médecin. La plupart des patients souhaitent rester seuls en communication avec leur médecin. À l’issue de la téléconsultation, le médecin envoie sa prescription par fax. Toutefois, nous respectons le libre choix du patient quant à l'officine de dispensation.
Quels sont les patients qui recourent à la téléconsultation ?
Ce sont des mamans avec des enfants en bas âge pour des pathologies classiques, mais aussi des femmes pour des cystites, des renouvellements de pilule… Nous pouvons imaginer qu'à l'avenir, disposant de données grâce aux objets connectés comme les lecteurs de glycémie, les malades chroniques pourront faire appel à ce service entre deux consultations physiques avec leur médecin.
Nous enregistrons en moyenne deux à trois consultations par jour mais nous comptons désormais monter en puissance à une dizaine par jour, notamment en cas d'épidémies hivernales.
Quelles sont, selon vous, les perspectives offertes par l’arrivée officielle de la téléconsultation à l’officine ?
C’est un joli virage pour la profession. Et un relais de croissance pour l’officine qui demande un nouveau souffle. Le pharmacien n’est pas rémunéré pour un diagnostic mais pour une orientation technique qui va permettre de désengorger les urgences et de réaliser des économies substantielles. Rappelons-nous qu'un passage aux urgences coûte 300 euros en moyenne, tandis qu’une téléconsultation revient, en moyenne, à 25 euros d’honoraires pour le médecin et entre 10 et 12 euros pour le pharmacien. Dans les petites pharmacies, quelques aménagements dans le rythme de travail seront nécessaires pour permettre au pharmacien, seul au comptoir, de pouvoir répondre à la demande en téléconsultation.
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