Alors que les négociations sont bien engagées sur la partie métier, les syndicats ne constatent aucune concrétisation, depuis avril, dans les projections économiques. Philippe Gaertner se dit très inquiet tandis que Gilles Bonnefond envisage d’appeler à une grève des gardes si aucune enveloppe n'est fixée le 5 juillet.
Hier, lors de la réunion de négociation, la majeure partie des textes du volet métier a été évoquée par l’assurance-maladie et les deux syndicats, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). « Certains points restent en suspens qui relèvent de décisions qui pourraient avoir des conséquences budgétaires, comme la permanence des soins ou la médiation FSE, par exemple », expose Philippe Gaertner.
Mais le président de la FSPF se dit inquiet pour une tout autre raison. Il ressent une inflexion dans les négociations. La note produite à la mi-juin, par la Direction générale du Trésor, sur la politique à suivre sur les génériques (article à paraître dans notre édition du 29 juin) n’est pas, selon lui, le fruit du hasard. Elle arrive à point nommé pour peser sur les négociations. « Car cette note est orientée, fallacieuse, délétère et totalement partiale. Elle isole le générique et fait abstraction du médicament remboursé. Chacun sait pourtant que depuis de nombreuses années, le générique paie le princeps », considère le président de la FSPF qui réitère son souhait d’aboutir à une convention garantissant l’avenir de l’entreprise officinale.
Dénonçant lui aussi « ces vieilles recettes de Bercy », Gilles Bonnefond déplore par ailleurs l’absence d’engagement chiffré de la part de l’assurance-maladie. Et ce alors que les simulateurs sont prêts, rappelle-t-il. « Nous ne sommes pas plus avancés qu’en avril bien que les services du ministère soient désormais en place et que nous ayons reçu les encouragements de la ministre à prospérer dans la réforme de notre métier. »
Le président de l’USPO se dit prêt à accélérer le processus. Si aucune enveloppe n’est déposée sur la table des négociations mercredi 5 juillet lors de la prochaine réunion, il déclenchera « un mouvement de contestation d’envergure » au cours de l’été. Selon lui, les pharmaciens qui représentent la profession de santé ayant le plus contribué depuis trois ans aux efforts d’économie, ont suffisamment d'arguments pour suivre une grève des gardes.
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