Lors de sa conférence de presse du 16 janvier, Emmanuel Macron a soutenu l’idée de doubler le montant des franchises médicales, mesure souvent évoquée ces derniers mois mais dont on ne connaissait pas encore le sort. Ces dernières devraient donc passer de 50 centimes à 1 euro d’ici à quelques semaines ou mois si le gouvernement va jusqu’au bout de ses intentions. Si le sujet est très sensible, le chef de l'État a déclaré ne pas avoir le sentiment de commettre « un crime terrible » en doublant les franchises médicales. « Je pense que cela responsabilise et que c’est une bonne mesure », a résumé Emmanuel Macron.
Un avis que sont très loin de partager les associations de patients qui, depuis les premières rumeurs annonçant cette mesure, n'ont eu cesse de mettre en garde contre les conséquences qu'elle pourrait engendrer. Sur « RMC », Catherine Simonin, membre du bureau de France assos santé, a tenu à le rappeler. Pour elle, ce doublement des franchises sur les médicaments, s'apparente à « une nouvelle taxe » qui va « sanctionner les malades » et « éloigner des soins » les Français qui se situent juste « au-dessus des seuils sociaux ».
Si Emmanuel Macron a par ailleurs précisé que le doublement des franchises ne concernerait pas les personnes touchées par des affections de longue durée (AFLD), pour qui le plafond actuel de 50 euros de reste à charge par patient et par an devrait être conservé, cela ne saurait suffire à rassurer Catherine Simonin. Elle veut insister sur la situation des Français « qui gagnent au-dessus de 1 093 euros (par mois) », doivent « financer leur complémentaire santé » et n'y « arrivent plus ». Comme elle le rappelle, « 4 % des Français n'ont plus de complémentaire santé » De plus, « quand on est malade, c'est sans arrêt qu'on a des restes à charge », a-t-elle précisé en citant les dépassements d'honoraires des spécialistes.
Le doublement des franchises médicales, qui semble désormais inéluctable, doit permettre de réaliser 800 millions d'euros d'économies. Cette perspective suscite aussi de vives critiques de la part de syndicats de médecins libéraux, certains d'entre eux appelant Emmanuel Macron à « ne pas taxer les malades ». La présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, Carine Wolf-Thal, s’est également exprimée sur ce sujet le 17 janvier, rappelant simplement « que le coût des médicaments peut être un problème » pour l'accès aux soins, même s’il est important de « responsabiliser » les Français. Si une hausse est programmée, « tout dépendra d’où sont mis les curseurs » d'application, a-t-elle ajouté.
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