Les métiers de la pharmacie attirent à nouveau les jeunes. En effet, les nouvelles inscriptions au cours des dix dernières années sont en hausse de 13 %.
Ils sont de plus en plus nombreux, mais aussi de plus en plus jeunes, à s’engager dans la profession. « En dix ans, le nombre de primo inscrits à l'Ordre âgés de moins de 25 ans a été multiplié par quatre. Ils représentent aujourd’hui 12,4 % des nouvelles inscriptions », s’est félicitée Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) lors de la présentation du « Panorama au 1er janvier 2019 de la démographie des pharmaciens ». De fait, les statistiques de l’Ordre font état d’un rajeunissement patent de la profession : les moins de trente ans représentent aujourd'hui 81,3 % des nouvelles inscriptions. À tel point que les moins de 35 ans constituent désormais un quart de la population pharmaceutique.
Bonne nouvelle pour la section officine, qui aspire 84 % de ces nouvelles inscriptions à l’Ordre. Un gros contingent (63,5 %) est constitué par les entrées à la section D (adjoints) qui ont augmenté de 5 % en dix ans. À noter par ailleurs que près de trois jeunes sur quatre ayant obtenu leur diplôme dans un autre pays européen optent pour l'exercice officinal. « La section D est la première porte que l’on pousse. 45 % des diplômés à l’étranger s’y inscrivent », analyse Jérôme Paresys-Barbier, président de la section D (adjoints) où un tiers des inscrits a moins de 36 ans.
Par ailleurs, 51 % des passages en section A (titulaires) concernent des jeunes de moins de 36 ans en 2018. Mais, si la relève est là, le nombre de titulaires s’est infléchi de 6,9 % en dix ans. Ce recul est en parfaite corrélation, « avec la fermeture de 226 officines au cours de l’année, soit plus de 4 par semaine ! », explique Alain Delgutte, président de la section A. Conséquence : pour la première fois, le nombre de pharmacies passe sous la barre des 21 000 (exactement, à 20 096). Cependant, le maillage se maintient avec une pharmacie accessible en moins de 15 minutes pour 97 % de la population et 55 % des fermetures sont le résultat de restructurations volontaires. Il n’empêche que dans 6 % des cas il s'agit d'une liquidation judiciaire. Alain Delgutte veut y voir des signaux d’alerte. Or paradoxalement, alors que les jeunes manifestent de l’enthousiasme pour le métier, portés par l’évolution du métier et les nouvelles missions, un facteur essentiel manque pour lever toute inquiétude quand à l’avenir du maillage officinal. Il s'agit de la parution du texte sur les conditions dérogatoires de transfert dans les zones dites fragiles. Un décret très attendu mais que le gouvernement tarde à publier pour des raisons qui échappent à la profession.
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