Près de 1 700 cas importés de dengue ont été recensés en France métropolitaine depuis début 2024, une situation inédite face à laquelle la vigilance doit redoubler.
« Depuis le 1er janvier 2024, 1 679 cas de dengue ont été importés en métropole, contre 131 en 2023 sur la même période », a indiqué la direction générale de la santé (DGS), en précisant néanmoins qu’il n’y avait pas encore eu de cas autochtones dans d’Hexagone cette année. Mais le moustique tigre, qui s’implante rapidement, est désormais présent dans 78 départements, amenant près de la moitié de la population française à être impactée par sa présence.
En ce qui concerne les cas importés en métropole, plus de 80 % des sujets infectés revenaient de Martinique ou de Guadeloupe, et 6 % de Guyane, où des épidémies sont en cours depuis mi 2023. Le Dr Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France, précise que « 20 % d’entre eux sont âgés de plus de 65 ans », et que « heureusement, il y a très peu d'enfants ».
Cette augmentation inédite de cas importés met la France métropolitaine en alerte : « Cela pourrait entraîner la mise en place dans l'Hexagone de chaînes de transmission autochtones, c’est pourquoi nous appelons les citoyens à être vigilants et à adopter les bons gestes pour limiter la prolifération du moustique tigre, par exemple en éliminant les eaux stagnantes et en se protégeant contre les piqûres », indique la DGS.
L’autorité de santé attire également l’attention des professionnels de santé, d’une part sur le diagnostic de dengue qui doit être évoqué devant tout syndrome fébrile et algique notamment associé à un antécédent de voyage en zone de circulation du virus, et d’autre part sur le signalement obligatoire, rapidement, aux agences régionales de santé (ARS) de ces cas, afin de pouvoir mettre en œuvre les mesures de contrôle et de lutte.
La DGS rappelle que le traitement de la dengue est avant tout symptomatique (antalgiques, antipyrétiques) mais qu’il faut « éviter l’aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), car ces médicaments peuvent augmenter le risque de dengue hémorragique ». Les malades doivent impérativement être informés qu’il convient d’éviter les piqûres de moustiques durant leur phase de virémie, qui dure une dizaine de jours (J-2 à J +7 par rapport à la date d’apparition des signes). Il leur sera conseillé de porter des vêtements couvrants et amples, d’utiliser un répulsif cutané, de mettre en place des moustiquaires sur les ouvertures (portes et fenêtres) et d’utiliser des diffuseurs électriques à l’intérieur des habitations.
Afin de limiter l’importation de ces virus en France métropolitaine, il convient également de rappeler ces mesures de prévention contre les piqûres de moustiques aux patients qui projettent un voyage en zone de circulation et de leur rappeler l’importance de consulter en cas de fièvre au retour.
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