Barlin, ville moyenne du Pas-de-Calais, compte huit mille habitants, en progression, et trois médecins, bientôt deux, après le départ à la retraite de l’un d’eux à la fin de l’année. Il y avait trois pharmacies, l’une n’a pas trouvé à céder son fonds, et les deux autres l’ont racheté. Pour Cécile et Bertrand Vanbremeersch, associés à la Pharmacie de la Mairie, l’alternative était simple : agir ou disparaître. Ils ont décidé d’agir et d’investir pour accueillir de nouveaux médecins.
Leur investissement est voisin de leur maison, elle-même voisine de l’actuelle pharmacie. Plus de 400 m2 de planchers, sur deux étages avec ascenseur : la future officine occupera le rez-de-chaussée, trois cabinets de médecins l’étage, le tout pour plus de un million d’euros hors taxes.
« Dans un premier temps, notre projet était d’agrandir la pharmacie, rappelle Bertrand Vanbremeersch. Au regard des coûts considérés, les architectes nous ont parlé de l’importance pour une officine d’être proche de cabinets médicaux. Nous perdons déjà les clients de Barlin qui, faute de pouvoir être reçus par un médecin ici, vont dans d’autres communes, parfois à 20 km, et qui, bien sûr, se font délivrer dans la pharmacie la plus proche. De plus, avec les boîtes de trois mois, on perd même les renouvellements. Un jeune médecin s’était installé à Barlin il y a quelques années ; il a bien travaillé et vite acquis jusqu’à 1 500 patients. Mais il est parti du jour au lendemain, et nous avons vu immédiatement l’érosion de notre clientèle. »
Les trois médecins actuels ne trouvent pas de remplaçants. Le maire de Barlin avait souhaité la création d’une maison médicale, dans un bâtiment disponible, mais les professionnels n’ont pas suivi.
Cinq ans de gestation
« Notre projet remonte déjà à cinq ans, reprend Cécile Vanbremeersch, et les choses se sont faites par petits bouts. » Plan en mains, elle raconte les acquisitions successives de terrains, jusqu’à disposer d’une emprise suffisante en plein cœur de ville, face à la mairie. Il est même prévu le stationnement de huit voitures, plus une place handicapé. « On a consulté les élus, poursuit la titulaire. Nous ne souhaitions pas, par exemple, qu’ils reprennent leur projet et créent un cabinet médical ailleurs dans la ville. Nous avons aussi informé l’autre pharmacien, lui avons expliqué que notre but n’était surtout pas de capter les patients des actuels médecins, mais bien de faire venir de jeunes médecins. »
Le 23 mars 2015, les travaux ont démarré, après la destruction d’un petit bâtiment. Fin septembre, le gros œuvre était achevé et couvert. Le second œuvre et les finitions s’étendront jusqu’à janvier 2016. Le vaste espace du rez-de-chaussée, plus de 200 m2, sera partiellement cloisonné et accueillera un espace de vente de 100 m2, le double de leur actuelle officine, un bureau, une pièce de confidentialité, la présentation de matériel, des rangements et stocks. Les livreurs des répartiteurs auront accès par l’arrière à un quai de déchargement.
L’étage est accessible par un escalier et un ascenseur, et ouvre sur une pièce d’accueil avec salle d’attente. Outre les trois cabinets de médecins, une autre pièce, reliée par un escalier à l’officine, sera aménagée en studio pour un pharmacien de garde. La construction est soignée : tuiles vernissées en couverture, comme les plus belles maisons de Barlin, étage construit en briques creuses, chauffage par une climatisation indépendante et réversible, bâtiment assaini par une ventilation mécanique contrôlée (VMC) double flux, isolation acoustique…
Cécile et Bertrand Vanbremeersch ont désormais entrepris la recherche de trois médecins généralistes. « Sur les conseils de l’Agence régionale de santé, nous avons réalisé une petite plaquette qui est déjà affichée à la faculté de Lille. Elle présente le site par des photos. On met à la disposition des candidats un outil ultramoderne, une liste de patients dans l’attente d’un médecin, la candidature d’une secrétaire médicale, et l’ARS nous a indiqué que la situation de Barlin permet d’envisager des aides, au début. »
Les Vanbremeersch espèrent de premiers contacts dès la fin novembre. Au début de l’année, les événements vont se succéder, dont le déménagement de leur propre officine. Les mois à venir seront décisifs.
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