Des syndicats de pharmaciens et de médecins s'unissent pour pointer les risques pour l'avenir du générique de plusieurs dispositions du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2019.
Bien qu’ils partagent l’objectif du PLFSS 2019 visant à favoriser le recours aux génériques, des pharmaciens et des médecins en dénoncent les modalités. Signataires d’un communiqué commun, Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), ainsi que les présidents des trois principaux syndicats de médecins (MG France, CSMF et SML) s’unissent pour relever les multiples pièges d’un tel dispositif. « Le moindre remboursement du médicament princeps crée un reste à charge et générera des situations conflictuelles et chronophages entre les médecins, les pharmaciens et leurs patients, sans améliorer la qualité des soins », mettent-ils en garde, estimant par ailleurs qu’un « référentiel purement administratif, rédigé par l’Agence nationale de sécurité du médicament, pour justifier la mention « non substituable » est inapplicable ».
Selon eux, un tel référentiel ne pourra jamais remplacer « l’analyse réalisée par les professionnels de santé de proximité pour tenir compte des situations individuelles et particulières de chaque patient ». Par ailleurs, l’obligation de noter sur l’ordonnance la justification de la mention « non substituable » est non seulement « une nouvelle dérive bureaucratique, contraire aux règles du secret médical, qui sera inopérante », mais cette mesure « contredit l’obligation législative de prescription en dénomination commune internationale (DCI) en réintroduisant l’utilisation du nom de marque du médicament de référence ».
Pour résumer, forts de leurs compétences, les pharmaciens et les médecins, soucieux de répondre aux évolutions souhaitées par le plan « Ma santé 2022 » et aux équilibres budgétaires, demandent à pouvoir eux-mêmes prendre les choses en main.
C’est ainsi qu’ils proposeront des outils visant « à augmenter la prescription dans le répertoire des génériques, neutraliser les stratégies de contournement des génériques, renforcer la fidélité des patients chroniques aux mêmes traitements génériques, limiter le recours à la mention « non substituable » et améliorer la pénétration de nouveaux médicaments génériques, hybrides et biosimilaires ».
Ils assurent que cette démarche médecins/pharmaciens sera productive puisqu’elle « renforcera la confiance des patients vis-à-vis de ces médicaments et permettra de réaliser des économies supplémentaires dès l’année 2019, tout en garantissant adhésion et observance des patients à leurs traitements ».
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