Statistiques à l’appui, l’USPO et la FSPF démontent les résultats de l’enquête sur les prix des médicaments non remboursés, publiée le 12 décembre par l’association Familles rurales.
« Des contrevérités », pour la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). « Accrocheuse mais très loin de la réalité », pour l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Les réactions des syndicats ne se sont pas faites attendre après la publication d’une enquête de l’association Famille rurales, dénonçant une progression des prix des médicaments non remboursés de 4,3 % en un an.
Les syndicats s’inscrivent en faux, remettant en cause, en premier lieu, la méthodologie de cette enquête qui n’est qu’un relevé de prix dans 40 pharmacies, « soit 0,2 % du réseau ! », s’exclame la FSPF. Tandis que l’USPO pointe un échantillon restrictif de 11 produits « alors que plus de 3 000 références sont concernées ».
Par conséquent, les syndicats démentent avec véhémence les résultats obtenus par l'association, chiffres d’IMS Pharmastat à l’appui. « Sur les onze médicaments étudiés, l’augmentation est de 0,96 %, au lieu des 4,3 % clamés par cette association, soit une augmentation 4 fois moins importante sur un panel de 14 000 pharmacies », indique l’USPO précisant que cette augmentation est de 0,53 %, soit huit fois moins importante, si l’on considère l’ensemble des 3 000 références concernées.
Ainsi, alors que Familles rurales pointe une hausse de 9,77 % du prix de l’Activir, IMS Pharmastat ne relève qu’une augmentation de 0,43 %. De même, pour le Dacryum ou encore le Nurofen. La FSPF réfute également les taux de progression publiés par Familles rurales. Se référant, lui aussi, à IMS Pharmastat, le syndicat souligne que « les données issues du panel de 14 000 pharmacies montrent, sur ces 11 produits, une évolution moyenne annuelle du prix public TTC de 0,71 %, inférieure à l’inflation constatée entre 2016 et 2017 ».
Les syndicats ne veulent pas en rester à ces simples constats. La FSPF demande à rencontrer l’association Familles rurales « afin d’éviter à l’avenir que la méthodologie utilisée ne conduise à de telles contrevérités ». L’USPO s’adresse quant à lui aux pouvoirs publics dans le but « de limiter les écarts de prix entre pharmacies » et leur demande d’intervenir « pour permettre aux groupements et structures d’achats de mieux négocier auprès des laboratoires et gommer leurs augmentations de prix ». Le syndicat n’en relève pas moins que les médicaments non remboursés vendus dans les officines françaises sont 20 % moins chers qu’en Espagne ou au Portugal, voire 30 à 40 % moins chers qu’en Italie et en Allemagne.
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