Lors de son allocution du 17 avril, le président de la République a affiché l'objectif (très) ambitieux de désengorger « tous nos services d'urgence » d'ici à la fin 2024. Pour y parvenir, l'Union nationale des pharmacies de France (UNPF) appelle les pouvoirs publics à s'appuyer sur les pharmaciens.
Pour diminuer la pression sur les services d'urgence et se donner une chance d'atteindre l'objectif fixé par le chef de l'État, le ministre de la Santé, François Braun, a invité les Français à ne plus se rendre aux urgences quand ce n'est pas indispensable et à appeler au préalable le 15 pour avoir « la réponse la plus adaptée à son problème ». Pour le ministre, la régulation de l'accès aux services d'urgence est la piste à privilégier mais, comme il l'a lui même concédé le 19 avril sur « RMC », « il y a un panel de solutions à mettre en place, ce ne seront pas les mêmes partout ».
Dans un communiqué publié jeudi 20 avril, l'UNPF rappelle que l'objectif de désengorger les services d'urgences avant la fin de l'année prochaine « ne pouvait s’envisager sans la contribution des professionnels de santé de ville ». La problématique des passages injustifiés aux urgences est loin d'être nouvelle, souligne le syndicat : « Plus de 21 millions de passages aux urgences sont comptabilisés chaque année en France, dont une grande partie pour des brûlures, plaies simples, infections urinaires, douleurs diverses ou autres maux qui trouveraient rapidement et efficacement leur soulagement en cabinet médical ou à l’officine. » Face à ce constat, « instaurer une véritable régulation pharmaceutique des soins non programmés, en coordination avec les autres acteurs de santé du territoire » permettrait d'offrir une solution aux patients tout en limitant le nombre de passages aux urgences, selon l'UNPF. « Ce rôle de pharmacien aiguilleur est à la fois porteur d'un meilleur accès aux soins et d’économies pour la collectivité, en permettant de traiter les symptômes immédiats et de rediriger, si nécessaire, les patients vers les médecins ou les urgences », estime Christophe Le Gall, président de l’UNPF, qui cite l'exemple concluant de l'expérimentation OSyS.
Le syndicat insiste sur l'importance d'accélérer le développement de protocoles nationaux de coopération, comme ceux déjà existants pour l’angine, la cystite, la varicelle et le renouvellement du traitement de la rhinoconjonctivite allergique saisonnière. « Il importe de définir toutes les pathologies pour lesquelles ces protocoles auraient une valeur ajoutée et de mettre en place une formation et une rémunération adaptées à ces nouvelles responsabilités confiées à l’équipe officinale », insiste Christophe le Gall.
L’UNPF invite enfin tous les représentants de la profession « à se concerter pour faire part aux pouvoirs publics de leurs propositions concrètes sur la place du pharmacien dans les soins non programmés, en s’appuyant notamment sur le développement de l’exercice coordonné et du service d’accès aux soins ».
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