En France, 110 000 faux passes sanitaires ont été détectés à ce jour selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. Par peur des poursuites, leurs détenteurs sont prêts à mentir sur leur véritable statut vaccinal, même lorsqu'ils se retrouvent sur un lit d'hôpital.
Une attitude qui peut avoir des conséquences parfois dramatiques, comme en atteste l'exemple de cette femme de 57 ans dont le cas a été très médiatisé ces derniers jours. Admise à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches, cette quinquagénaire a soutenu aux médecins qui la soignaient qu'elle était bel et bien vaccinée contre le Covid. Un mensonge qui a fortement nui à sa prise en charge. La patiente est finalement décédée des suites de la maladie.
Un cas malheureusement loin d'être isolé. Les centres hospitaliers alertent sur la proportion élevée de patients en possession de passes sanitaires frauduleux au sein des services de réanimation. 30 % des personnes en réanimation à cause du Covid-19 au CHU de Nice étaient dans ce cas, selon les chiffres de l'hôpital. Le ministre de la Santé a lancé un appel à ces personnes qui, par peur des sanctions, font le choix de rester dans le mensonge au risque d'y laisser leur vie. « Dites-le tout de suite ! (que vous n'êtes pas vacciné). La prise en charge n'est pas la même », a exhorté Olivier Véran. « Vous avez déjà pris un risque majeur en ne vous faisant pas vacciner. Vous en prenez un, pour vous-même, encore plus important si vous ne dites pas à votre médecin, à vos infirmières, à votre équipe, à votre entourage qu'en réalité vous n'êtes pas protégé a minima par des vaccins », a ajouté le ministre.
Olivier Véran a soumis une idée pour convaincre les détenteurs de faux passes de reconnaître la vérité : faire en sorte « que quelqu'un qui bénéficie d'un faux document puisse se mettre en règle et qu'il y ait abandon des poursuites. L'urgence c'est que les gens se vaccinent, soient protégés », estime Olivier Véran. Un statut de « repenti » qui serait une bonne solution, estiment certains médecins comme le Dr Jérôme Marty. « Tendre la main, ouvrir les bras, accueillir ces gens qui sont trompés, qui se sont fourvoyés, c'est la bonne démarche », a estimé le généraliste sur « France info ».
Olivier Véran, en revanche, a promis de « chercher et traquer ceux qui font des faux passes ». Il souhaite notamment appliquer « la tolérance zéro » pour les médecins ou les professions de santé qui font des faux passes ou de fausses injections. Ces derniers risquent une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.
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