La Haute Autorité de santé (HAS) défend une meilleure accessibilité des traitements dans le cadre des soins palliatifs à domicile. Elle préconise une évolution de la réglementation des médicaments pour qu'ils puissent être utilisés par les professionnels de santé à l'hôpital comme en ville.
Dans les recommandations adressées aujourd'hui au gouvernement, accompagnées d'un argumentaire scientifique, la HAS souhaite une révision de la réglementation des médicaments utilisés pour soulager les malades en soins palliatifs, pour le moment réservés (sauf exception) au milieu hospitalier. Leur accès est en théorie possible par le biais de la rétrocession hospitalière, mais en pratique très compliqué. Or, rappelle la HAS, « tous les médecins sont confrontés à l’accompagnement de patients en fin de vie, dont certains demandent à pouvoir rester chez eux ».
De plus, les médicaments utilisés n'ont pas été commercialisés dans cette optique, il n'existe donc pas de notice abordant cette situation clinique. C'est pourquoi la HAS publie également des recommandations de bonnes pratiques à l'intention des médecins généralistes, visant d'une part l'antalgie et d'autre part la sédation. Ces publications viennent compléter un guide de parcours de soins rédigé par la HAS en 2018 intitulé « Comment mettre en œuvre une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès ? ».
Ce problème a été soulevé en novembre dernier, lors de la mise en examen d'un médecin normand, puis son interdiction d'exercer, après avoir administré à cinq personnes âgées du midazolam, un hypnotique sédatif, provoquant involontairement leur mort. Cette mise en lumière de la difficulté des médecins à prendre correctement en charge les patients en soins palliatifs à domicile a suscité de nombreuses réactions de la part des syndicats de médecins. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, sans se prononcer sur une affaire judiciaire en cours, avait demandé en janvier un meilleur encadrement de la fin de vie à domicile, à la fois pour « sécuriser et garantir l’accès des patients en ambulatoire aux spécialités prescrites hors AMM utilisées dans la sédation profonde et continue ».
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