Les lésions précancéreuses du cancer du col de l’utérus peuvent bien être évitées par la vaccination contre le papillomavirus, selon une étude publiée dans la revue Cochrane. Surtout si on administre le vaccin avant l'âge de 25 ans.
Les vaccins contre le papillomavirus (Gardasil ou Cervarix) permettent bien de diminuer les infections aux papillomavirus. On sait aussi que les papillomavirus de type 16 et 18, présents dans ces deux vaccins, sont responsables d’environ 70 % des cancers du col de l’utérus dans le monde. Mais peut-on pour autant certifier que ces vaccins abaissent le risque de cancer du col de l’utérus, ou tout du moins le risque de lésions précancéreuses du col ?
Pour le savoir, des chercheurs du Centre du cancer de Bruxelles (Belgique) ont analysé 26 études disponibles sur la vaccination contre l’HPV, menées sur plus de 70 000 femmes. « Nous avons évalué le risque de lésions cervicales précancéreuses, mais les études n’étaient pas assez larges ou longues pour évaluer le risque de cancer du col », indiquent les auteurs.
Au final, l’analyse montre que les femmes ayant reçu le vaccin anti-HPV entre 15 et 25 ans, non porteuses du virus avant la vaccination, ont un risque beaucoup moins élevé de souffrir de lésions précancéreuses liées aux HPV 16 et 18 (2 pour 10 000 femmes vaccinées) comparées à celles qui n’ont pas bénéficié du vaccin (164 pour 10 000 femmes non vaccinées). Les vaccins réduisent également le risque de lésions précancéreuses provoquées par d’autres types de papillomavirus, mais de façon moins marquée (risque de 106 pour 10 000 femmes vaccinées contre 287 pour 10 000 femmes non vaccinées).
Par ailleurs, la vaccination s’est révélée efficace chez les femmes de 15-25 ans qui étaient porteuses de papillomavirus avant d’avoir reçu le vaccin (avec une efficacité moindre que chez les jeunes femmes non porteuses du virus).
Cependant, chez les femmes vaccinées à un âge plus avancé, l’efficacité du vaccin anti-HPV s'est avérée moins bonne. Chez les femmes vaccinées entre 25 et 45 ans, le risque de lésions précancéreuses liées aux HPV 16 et 18 est de 107 pour 10 000 femmes vaccinées contre 145 pour 10 000 femmes non vaccinées. « La baisse de l’efficacité du vaccin est probablement due à l’exposition prolongée aux HPV avant la vaccination », indiquent les auteurs de l’étude. De plus, chez ces femmes plus âgées, la vaccination ne protège pas contre les autres types de HPV pouvant provoquer des lésions précancéreuses. D’où l’intérêt de vacciner les femmes jeunes (avant 25 ans), et si possible avant même d’avoir été infectées par des papillomavirus.
Enfin, les chercheurs ont évalué l’innocuité des vaccins anti-HPV. Ils ont relevé notamment l’existence de réactions locales après les injections, mais n’ont pas mis en évidence un sur-risque d’effets secondaire grave.
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