Dans un communiqué signé par plusieurs syndicats de la profession, les biologistes médicaux tirent la sonnette d’alarme. Ils mettent en garde « contre la menace de disparition d’une partie importante du réseau de biologie médicale en France » et accusent la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) et sa politique tarifaire d’en être responsable.
Les biologistes médicaux sont inquiets et le font savoir. Sept syndicats représentant la profession ont publié ce mercredi un communiqué commun dans lequel ils ne mâchent pas leurs mots contre la CNAM, dont la politique pourrait conduire « à la disparition d’une partie importante du réseau de biologie médicale en France », selon eux. « Notre pays connaît une désertification médicale croissante des soins primaires et une pénurie inquiétante des médicaments courants. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la dégradation du maillage en biologie médicale va se produire si la CNAM met à exécution son plan mortifère », dénoncent les signataires.
Les biologistes médicaux critiquent précisément le protocole d’accord 2024-2026, signé l’année dernière. Un accord triennal, « construit sur des données erronées pour les dépenses 2023 et les prévisions de croissance 2024 », comme la CNAM l’aurait elle-même reconnu auprès des syndicats de la profession. « Nous avons accepté des conditions financières déjà très contraignantes sur les 3 ans, avec une baisse des tarifs de 7 % en 2023, avant même le début du protocole d’accord, puis de 4 % au 1er janvier 2024. (…) La menace de la CNAM de baisser à nouveau de 9,4 % nos tarifs en septembre 2024 (à hauteur de 360 millions annualisés) serait le coup de grâce après les 11 % consentis par la profession en l’espace d’un an, et représenterait une rupture de confiance définitive pour l’avenir », avertissent les biologistes médicaux.
Face à ce constat, ces derniers demandent à l’assurance-maladie de suspendre « dans les plus brefs délais » l’accord triennal et exigent de nouvelles négociations. Sans quoi, certaines conséquences seraient inévitables. « Fermeture des sites les plus fragiles, notamment ceux des déserts médicaux, réduction généralisée des horaires et jours d’ouverture et réduction du personnel administratif et paramédical sur les sites », citent les signataires. « Ce cri d’alarme a vocation à éviter de basculer vers un service de biologie médicale « low cost », d’un niveau de dégradation qui sera inacceptable et inédit pour les patients, comme pour les soignants. La CNAM porterait une lourde responsabilité en agissant dans ce sens », concluent-ils.
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