Faute d'accès rapide au vaccin Imvanex dans leur pays, des centaines d'Européens, (Belges, Suisses, Italiens ou Espagnols), arrivent en France pour se faire vacciner contre la variole du singe.
Ce phénomène, qui concerne surtout des ressortissants de pays frontaliers à la France, a pris des proportions importantes dans certains endroits. Ainsi, dans le nord de la France, à Lille, les sites de vaccination ont vu arriver en plein été de nombreux Belges. « En proportion, on a dû vacciner 30 à 40 % de Belges », témoigne Virginie Ceyssac, pharmacienne dans l'un des cinq établissements expérimentant la vaccination contre la variole du singe en officine.
Cette présence de nos voisins s'explique par le fait que la Belgique ne dispose que de 3 000 doses et ne vaccine qu'un public très restreint, ignorant quelques catégories à risque. Certaines personnes vont donc se faire vacciner en France. Des associations belges ont même encouragé et organisé la venue de Belges en France grâce au covoiturage. Cette vaccination de citoyens non français est possible grâce aux principes « de solidarité européenne » et d'enjeux de santé publique, les Français du nord de la France fréquentant souvent les mêmes événements festifs que les Belges.
Près de la frontière suisse, la situation est légèrement différente, puisque plusieurs Suisses se sont vus refuser la vaccination. En effet, si des réseaux de soins transfrontaliers existent, notamment pour le Covid-19, les Suisses ne bénéficient pas d'un accès simplifié à la vaccination contre la variole du singe en France. L'accord ou non se fait au cas par cas et dépend des sites de vaccinations eux-mêmes, qui sont libres de l'accorder ou de la refuser.
Face à cette situation inégalitaire, plusieurs associations en France et en Europe appellent à la mise en place d'accords diplomatiques pour permettre notamment le prêt de doses aux pays qui en manquent. « Dans un monde globalisé, dans une Europe sans frontières, il n'est pas logique que des pays comme la France, l'Allemagne et les Pays Bas disposent d'un grand nombre de vaccins », alors que des pays comme l'Espagne, pays le plus touché par l'épidémie, ont seulement 17 000 doses, estime Toni Poveda, directeur de Cesida, une association espagnole de lutte contre le VIH.
« Les épidémies ne font pas grand cas des frontières. Ce qu'on souhaite, c'est avoir une réponse concertée au niveau européen, au sein de l'OMS et pas seulement de l'Union européenne car il faut inclure la Suisse », déclare Marc Dixneuf, directeur de l'association française AIDES.
Les autorités françaises assurent que le sujet est actuellement en discussion au sein des instances européennes compétentes. La France précise par ailleurs être en contact avec la Belgique et la Suisse pour discuter de la « vaccination transfrontalière monkeypox » et de son financement.
Avec l'AFP
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