Les 1er et 2 décembre, de nombreux médecins libéraux seront en grève pour mettre la pression sur l'exécutif. Principal objectif : obtenir une revalorisation du tarif de la consultation médicale.
C'est un mouvement de grève d'une ampleur inédite depuis 2015. Selon un pointage de l'Union française pour une médecine libre (UFML), entre 60 et 80 % des médecins libéraux vont fermer leurs cabinets ce jeudi et ce vendredi. « Des milliers de cabinets médicaux seront fermés », assure de son côté Médecins pour demain.
Les médecins libéraux seront suivis par les biologistes, qui ont déjà fermé leurs laboratoires à plusieurs reprises durant le mois de novembre, et seront nombreux à baisser une nouvelle fois le rideau jeudi, vendredi, mais aussi samedi. Pour les syndicats de médecins qui ont appelé à la grève, soutenus par l'Ordre des médecins, ce mouvement est « un coup de semonce », voire le combat de « la dernière chance pour sauver la médecine de terrain ». Des mots lourds de sens, qui traduisent l'exaspération des prescripteurs. Première de leur revendication : le doublement du tarif de la consultation, aujourd'hui fixé à 25 euros. « Cinquante euros, ça peut paraître complètement fou mais c'est un point sur l'horizon pour s'approcher de la moyenne européenne » (soit autour de 45 euros), fait valoir Jérôme Marty, du syndicat UFML. Pour les organisations représentatives de la profession, cette hausse des tarifs est une nécessité pour créer un « choc d'attractivité » vers une médecine de ville écrasée par les tâches administratives au détriment du soin, et qui n'attire plus les jeunes. En plus de la grève, d'autres actions sont prévues. Un rassemblement s'est notamment tenu à Paris, près du ministère de la Santé, en début d'après-midi. Ailleurs dans le pays, des médecins ont également décidé de manifester leur colère devant des caisses d'assurance maladie, des agences régionales de santé ou encore des centres de transfusion sanguine.
Sur la question de la revalorisation de la consultation médicale, le directeur général de l'assurance-maladie s'est exprimé ce jeudi matin sur « Franceinfo ». Thomas Fatôme a indiqué qu'une « revalorisation des tarifs » serait proposée aux médecins libéraux. « C'est évidemment considérable, une augmentation de 100 %. Est-ce que les Français sont prêts à débourser 50 euros ? », s'interroge-t-il néanmoins.
Ce sujet est toutefois loin d'être le seul qui préoccupe les médecins et leurs syndicats. La liberté d'installation, de plus en plus remise en question, l'éventualité que certains infirmiers puissent être autorisés à prescrire, l'excès de la charge de travail, le poids de l'administratif, l'ajout d'une dixième année d'études pour les futurs généralistes… Les sujets de discorde ne manquent pas. La grève, quant à elle, pourrait aller au-delà des seules journées des 1er et 2 décembre. « Si nous ne sommes pas entendus, nous appellerons à la grève dure et illimitée à partir du 26 décembre », prévient déjà Médecins pour demain. S'il se dit « à l'écoute des médecins libéraux et les incite à s'engager dans la négociation avec l'assurance-maladie afin d'identifier des solutions concrètes », le ministre de la Santé a précisé qu'il veillerait à ce que « la continuité des soins des Français soit assurée ». Selon le cabinet de François Braun, des réquisitions sont possibles.
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