Marc Alandry, titulaire dans l’Aude, a remis ce 10 octobre à l’Assemblée nationale la pétition plaidant pour l’instauration d’une pharmacie de premier recours dans les zones isolées. Ce premier geste pourrait être le point de départ d'une expérimentation dès mars 2019.
Le mouvement est parti de Couiza, village de 1 200 habitants de l’Aude où Marc Alandry est titulaire. Aujourd’hui, 45 000 citoyens, 2 426 maires, mais aussi des pharmaciens et des professionnels de santé de la région, l’ont rejoint dans sa démarche en faveur de la création d’une pharmacie de premier recours entérinant le rôle du pharmacien comme porte d’entrée dans le parcours de soins (voir également notre article « abonné »).
Une pétition portant plus de 45 000 signatures a été remise aujourd’hui à Mireille Robert, députée de l’Aude et membre de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. Cette dernière devait rencontrer Agnès Buzyn, ministre de la Santé, dès cet après-midi afin de lui soumettre le concept, mais aussi un projet d'expérimentation soutenu par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Selon la députée, l'ARS a déjà manifesté son intérêt pour ce projet en juin dernier.
L'expérimentation devrait retenir toute l'attention de la ministre dans la mesure où il s'inscrit à l'échelle d'une Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS).
Comme le décrit Philippe Besset, vice-président de la FSPF, l'expérimentation s'adressera aux 17 pharmaciens des deux communautés de communes de la Haute vallée audoise. Pour assurer cette permanence des soins non programmés, le pharmacien, formé et équipé en téléconsultation, sera rémunéré sur la base d'un forfait de 80 euros par jour. Le pharmacien agira en étroite coopération avec les sapeurs-pompiers et notamment le médecin régulateur du SDIS. Il disposera des systèmes d'information qui assureront la traçabilité de la prise en charge et de l'entrée du patient dans le parcours de soins.
L'expérimentation, qui pourrait débuter dès mars 2019 pour une période de deux ans, donnera lieu à une analyse médicoéconomique pouvant être ensuite versée au dossier des prochaines négociations conventionnelles de 2021.
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