Alors que la vaccination pédiatrique contre le Covid-19 patine, l'Académie nationale de médecine rappelle son importance si l'on veut atteindre « le plus rapidement possible une bonne couverture vaccinale ».
Comme les chiffres le démontrent, la vaccination des enfants contre le Covid-19 a du mal à convaincre pour l'instant en France. À la date du 23 janvier, seulement 216 000 enfants de 5 à 11 ans avaient reçu une injection, soit 3,8 % de cette tranche d’âge. Concernant les enfants atteints de comorbidités, le taux de vaccination est également très faible (2,8 % des 350 000 enfants concernés ont reçu une injection), selon les données de l’assurance-maladie arrêtées au 9 janvier.
Si le nombre de centres de vaccination qui proposent la vaccination pédiatrique augmente au fur et à mesure et si les pharmaciens sont désormais autorisés à vacciner les 5-11 ans, ces faibles chiffres s'expliquent en grande partie par une certaine réticence des parents à faire immuniser leurs enfants. Pourtant, ces derniers peuvent également être touchés par des formes graves de la maladie, comme le rappelle l'Académie de médecine. « Depuis deux mois, on observe une incidence élevée des contaminations chez les enfants dans un contexte favorable à la transmission en milieu scolaire et familial. Comme aux États-Unis, ce phénomène s’accompagne d’une augmentation significative des hospitalisations quotidiennes en pédiatrie. Au cours de la deuxième semaine de 2022, 979 enfants âgés de 0 à 9 ans ont été hospitalisés et près de 80 % d’entre eux ne présentaient aucune comorbidité. Neuf décès sont survenus depuis le 1er janvier », soulignent les Sages, citant les données issues de Géodes. « La faible couverture vaccinale des enfants âgés de moins de 11 ans expose préférentiellement cette tranche d’âge à un haut niveau de circulation du variant Omicron, très contagieux, notamment parmi les élèves des classes primaires », alerte l'Académie.
Face à ce constat, les Sages veulent rappeler le bénéfice individuel de la vaccination pédiatrique contre le Covid. « Le rapport bénéfices/risques de la vaccination des enfants en bonne santé, longtemps contesté en raison du faible taux de formes sévères de Covid-19 avant l’âge de 12 ans, est largement positif au plan individuel. » Un bénéfice individuel qu'il faut « expliquer aux parents », exhorte l'Académie qui rappelle également l'intérêt collectif de la vaccination des enfants, qui favorise « le renforcement de l’immunité collective, nécessaire pour réduire la propagation des virus et limiter la possible émergence de nouveaux variants ».
L'Académie propose enfin quelques pistes pour améliorer la couverture vaccinale chez les plus jeunes : « Augmenter l'offre de vaccination ; diversifier les personnes autorisées à vacciner les enfants ; organiser des séances de vaccination à l'école, ou encore aller vers les enfants atteints de comorbidités. »
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