LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Que pensez-vous du placement sous sauvegarde judiciaire de la mutuelle des étudiants (LMDE) ?
MAXIME VILLORIA.- Cela ne nous a pas vraiment surpris. L’ANEPF, via le réseau des associations de la FAGE*, réclame d’ailleurs des actions plus fortes de la part des pouvoirs publics. Nous demandons la suppression du régime dérogatoire de Sécurité sociale des étudiants et leur retour dans le régime général. Les mutuelles étudiantes sont source d’énormément de complications. Nous avons par exemple des difficultés pour obtenir nos cartes Vitales ou pour être remboursés rapidement. Et certaines pharmacies refusent même le tiers payant aux étudiants, de crainte de ne pas être remboursées. Les mutuelles étudiantes bénéficient de moyens financiers importants, qui mériteraient d’être redistribués de manière plus efficiente.
Le projet de loi de santé occupe également beaucoup l’ANEPF. Quels sont vos positionnements sur ce sujet ?
Parmi les points qui concernent la pharmacie, l’ANEPF s’est positionnée en faveur de la vaccination en officine, à condition que les pharmaciens soient formés pour la réaliser, qu’ils la pratiquent dans un espace dédié et qu’il y ait une concertation avec les autres professions de santé. Par ailleurs, nous sommes vraiment dans le flou sur la question de l’ouverture du capital des pharmacies. Nous ne savons pas où ce projet de loi va nous mener et c’est une de nos inquiétudes principales, que nous avons manifestée lors de la mobilisation du 30 septembre dernier. Nous restons très vigilants sur ce sujet.
Quelles sont les autres actualités de l’ANEPF ?
Nous préparons actuellement un événement de grande ampleur : le congrès de l’EPSA, l’association des étudiants européens (European Pharmaceutical Students’ Association). Il aura lieu à Toulouse du 13 au 19 avril. Des étudiants de plus d’une trentaine de pays feront le déplacement et des représentants d’instances européennes sont conviés, sur le thème « le pharmacien dans le XXIe siècle ». Notre objectif est de comprendre les problématiques des différents pays afin de mieux accompagner les étudiants et d’encourager l’interprofessionnalité. Il est également intéressant d’étudier les pratiques des autres pays européens : concernant la vaccination en officine par exemple, l’Irlande, la Suisse et le Portugal l’ont déjà mise en place. La couverture vaccinale a augmenté grâce à ce dispositif et, en Irlande, les médecins y sont désormais favorables.
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