Le gouvernement britannique souhaite baisser les honoraires des pharmaciens d'outre-Manche. Ce qui n'est pas du goût de l’association des pharmaciens britanniques NPA qui met en garde contre une déstabilisation du réseau. Une déstabilisation qui pourrait venir s'ajouter aux effets du Brexit sur l'économie du pays.
Pour l'heure, les pharmaciens britanniques peuvent compter sur le soutien des patients anglais. Lancée au printemps dernier par la NPA, qui regroupe essentiellement des officinaux indépendants, une campagne de défense des pharmacies locales vient en effet de passer la barre des deux millions de signatures. Ce qui en fait la pétition la plus soutenue, en matière de santé, de l’histoire britannique.
À l’origine de la grogne, la décision du gouvernement de David Cameron de réduire de 6 %, dès cet automne, les honoraires des pharmaciens britanniques dans le cadre d’un vaste plan d’économies touchant la quasi-totalité du secteur de la santé. Selon la NPA, cette baisse d’honoraires va essentiellement peser sur les petites pharmacies locales, dont les coûts d’exploitation sont plus élevés que ceux des grandes officines situées dans les centres-villes. Si ce plan est adopté, la NPA redoute la fermeture de 1 000 à 3 000 petites officines, avec de lourdes conséquences pratiques pour les patients qui s’y approvisionnent. Rappelons que le Royaume-Uni compte environ 14 000 officines, dont un peu moins de la moitié appartiennent à des chaînes, surtout présentes dans les villes.
La campagne de signatures « supportyourlocalpharmacy.org » constitue un premier succès pour la NPA, qui entend bien profiter aussi de l’actualité du moment pour continuer son combat. Alors que personne n’avait prévu le Brexit au printemps dernier, celui-ci risque finalement de bouleverser la vie économique du pays et, disent les pharmaciens, « ce n’est pas le moment, en plus, de désorganiser la distribution du médicament avec ce genre d’expérimentations ». De plus, les officinaux espèrent que le prochain changement de gouvernement, lui aussi imprévisible il y a un mois encore, leur permettra d’y trouver de nouveaux interlocuteurs plus attentifs à leurs arguments. Finalement, le Brexit aura fini par rassembler les confrères britanniques jusque-là divisés sur la question (voir notre article « abonné » sur le sujet).
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