Si un traitement préventif de la bronchiolite à virus respiratoire syncytial (VRS), Beyfortus, est mis à disposition de tous les enfants nés à partir de 6 février dans les maternités et en ville, il ne faut pas oublier l’importance de respecter les mesures barrières adaptées au nourrisson. En effet, « environ 80 % des bronchiolites sont dues au VRS, mais les autres ont pour origine un virus différent, comme ceux de la grippe ou du Covid », précise le Pr Christèle Gras Le Guen, cheffe du service de pédiatrie au CHU de Nantes. Et dans ces cas, Beyfortus, qui cible uniquement le VRS, ne marchera pas.
C’est pourquoi, la prévention par Beyfortus ne dispense pas de respecter des gestes barrières spécifiques aux nourrissons. « En particulier, garder son bébé hors des endroits de forte circulation virale, comme les supermarchés, galeries commerçantes, transports en commun. Également, penser à se laver les mains avant et après de manipuler le bébé et, pour les parents, porter un masque si l’on est malade », détaille la pédiatre. Ainsi, avec la double prévention Beyfortus-mesures barrières, les nourrissons devraient être bien protégés face aux virus de la bronchiolite.
Saison épidémique en vue
La mise à disposition rapide de Beyfortus, dès le 15 septembre, est bienvenue, car la saison épidémique de bronchiolite commence sous peu. En général, elle s’étend d’octobre à février. On en ressent déjà les prémices : selon le dernier point de surveillance dressé par Santé publique France (SPF) datant du 19 septembre, « si la bronchiolite chez les enfants de moins de deux ans est à un niveau faible en France, on observe cependant une augmentation de son activité pour l’ensemble des indicateurs de surveillance (actes de SOS médecins, passages aux urgences, hospitalisations) ». Pour le Dr Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France, « ces augmentations sont comparables à celles observées les deux années antérieures à la même période, ce qui laisse à penser qu’une épidémie de bronchiolite du même ordre que celle de la saison dernière pourrait survenir ». Une saison qui fut redoutable, avec plus de 26 000 hospitalisations d’enfants de moins de 2 ans.
Toutefois, cette année, la mise à disposition de Beyfortus vient changer la donne et pourrait même rayer l’épidémie de la carte, selon l'adhésion - ou pas - des parents à ce traitement préventif. 200 000 doses sont mises à disposition. Pourquoi 200 000 ? Car on estime que, comme pour la vaccination contre les rotavirus, 30 % des parents accepteront de faire injecter Beyfortus à leur enfant, soit de quoi traiter 200 000 bébés sur les 700 000 naissances annuelles. « Si nous avons besoin de plus de doses, le gouvernement pourra envisager d'en commander des supplémentaires, sous réserve que cela soit possible, le laboratoire ayant des contrats dans le monde entier à respecter », indique le ministère de la Santé.
D'après un point d'actualité de la DGS.
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