Le nombre d'hospitalisations et de passages aux urgences pour syndrome grippal a très fortement augmenté la semaine dernière, selon le dernier bulletin de Santé publique France. La situation devient de plus en plus délicate dans les hôpitaux alors que le pic de l'épidémie est encore loin d'être atteint.
Entre le 12 et le 18 décembre, le nombre de passages aux urgences pour syndrome grippal a augmenté de 84 % par rapport à la semaine précédente (près de 12 500 en tout) Le nombre d’hospitalisations après passage aux urgences pour syndrome grippal durant cette période (plus de 1 500) a plus que doublé en une semaine (+ 118 % en 7 jours). Le taux d’incidence des consultations pour syndrome grippal pour 100 000 habitants est lui aussi en forte progression ( + 57 % la semaine dernière par rapport à la période du 4 au 11 décembre).
« L'intensification de la circulation des virus grippaux dans l'ensemble des régions métropolitaines se poursuit », résume Santé publique France. Depuis le 14 décembre, toutes les régions métropolitaines et ultramarines sont en phase épidémique. De par son caractère particulièrement précoce, l’épidémie de grippe saisonnière préoccupe médecins et scientifiques. Cette situation « nous expose à une épidémie de grande amplitude, avec un pic attendu fin décembre », prévient le virologue Bruno Lina.
Invité ce mercredi sur « BFMTV », le Pr Rémi Salomon, chef du service néphrologie-pédiatrie à l'hôpital Necker de Paris, a tenu à alerter sur la situation particulièrement compliquée dans laquelle se trouvent les hôpitaux aujourd'hui. « Les urgences sont saturées partout, ça déborde de partout (…) On a l'impression d'être maltraitant », se désole-t-il. La situation observée aux États-Unis n'incite pas non plus à l'optimisme. Outre-Atlantique, la grippe a déjà causé plus d'hospitalisations en 2022-2023 que lors des quatre années précédentes. Alors que l'épidémie est en avance de quelques semaines aux États-Unis, le Pr Salomon redoute d'assister à un scénario identique en France. Il invite donc la population, et plus particulièrement les plus fragiles, « à se faire vacciner ».
Une éclaircie apparaît tout de même sur le front de la triple épidémie. Le pic de bronchiolite semble être passé même si l'épidémie se maintient « à un niveau élevé », tempère Santé publique France. Enfin, concernant le Covid-19, si la dernière vague montre des signes de ralentissement, cela n'est pas encore ressenti au niveau des hôpitaux.
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