Entre 1990 et 2023, le nombre de nouveaux cas de cancer a doublé en France métropolitaine, selon une étude publiée par Santé publique France (SPF). Une hausse qui concerne particulièrement les femmes.
Entre 1993 et 2023, le nombre de nouveaux cas de cancers a doublé pour atteindre 433 136 cas en 2023, avec une augmentation de 98 % des cancers chez l'homme (pour un total de 245 610 cas) et de 104 % chez la femme (pour un total de 187 526 cas), selon une étude publiée dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » de Santé publique France.
Chez les femmes, presque la moitié de la hausse est due à la multiplication des comportements à risque, contre moins d'un quart chez les hommes, dont l'augmentation des nouveaux cas est majoritairement liée à l'accroissement et au vieillissement de la population globale.
En 2023, chez les hommes, les cancers les plus communs sont ceux de la prostate (59 885 cas), du poumon (33 438 cas), ainsi que du côlon-rectum (26 212 cas). Chez les femmes, le cancer du sein (61 214 cas), du côlon-rectum (21 370 cas) et du poumon (19 339 cas) sont les plus représentés. « Si l’incidence des cancers liés au tabac chez l’homme reste plus élevée, les dynamiques se sont inversées et les femmes rattrapent peu à peu les hommes », notent les chercheurs, qui affirment que cette tendance à la hausse chez les femmes va se poursuivre dans les prochaines années, et concerne plusieurs types de cancers. Ainsi par rapport à 2010, les taux de mortalité des cancers les plus fréquents (lèvres-bouche-pharynx, œsophage, poumon, côlon-rectum et foie) sont tous stables ou en légère baisse chez l'homme (entre 0 % pour celui du foie et -2,2 % pour ceux lèvres-bouche-pharynx), mais en hausse chez la femme (de +0,4 % pour ceux de côlon-rectum à +4,3 % pour ceux du poumon).
Par ailleurs, depuis 2010 l'incidence des cas de cancer de l'ovaire, du corps de l'utérus et du col de l'utérus est stable (-0,1 % par an pour le col de l'utérus) ou en diminution (-0,7 % pour le corps de l'utérus et -1,2 % pour le cancer de l'ovaire).
Les chercheurs recommandent de poursuivre les efforts de prévention contre la consommation de tabac (en particulier chez les femmes) et d'alcool, la sédentarité, l'obésité et l'exposition aux ultraviolets : « Près de la moitié des cancers pourraient être évités grâce aux changements de nos comportements et de nos modes de vie », rappellent-ils. Ils proposent aussi d'améliorer la couverture vaccinale contre les papillomavirus.
L'étude s'appuie sur les registres du réseau Francim, couvrant 21 à 24 % de la population de France métropolitaine. Les registres n'allant que jusqu'à 2018, les résultats pour la période 2019-2023, reposent donc en partie sur des projections. L'impact de la crise du Covid sur l'incidence des cancers n'est donc pas intégré dans l'étude.
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