Avec près de 50 000 contaminations les dernières 24 heures, la France entre dans le dur de cette nouvelle vague épidémique du Covid-19. Le taux d’incidence au 28 novembre dépasse les 310 pour 100 000 habitants, avec des disparités marquées, non seulement territoriales mais aussi selon les classes d’âge. Les enfants de 6 à 10 ans sont les plus touchés.
L’inquiétude grandit chez les parents, alors que se met en place le nouveau protocole présenté par le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, pour éviter les fermetures de classes dans les écoles élémentaires. La règle de la fermeture de classe au premier cas positif est remplacée par un dépistage des élèves permettant aux enfants dont le test est négatif de continuer à aller en classe. Une mesure qui soulève les doutes de l’épidémiologiste Dominique Costagliola. S’exprimant mardi devant une mission commune d’information du Sénat sur les perspectives de l’épidémie, elle estime que « ce n’est pas le moment d’alléger le protocole des fermetures de classe » alors que le taux d’incidence explose chez les 6-10 ans. Si elle salue la volonté d’éviter les fermetures de classe pour assurer la continuité de la scolarité, Dominique Costagliola souligne d’une part que le premier combat à mener reste le contrôle de l’épidémie, et d’autre part que conserver coûte que coûte les classes ouvertes n’empêche pas la perturbation de la situation à l’école du fait des nombreuses absences d’enfants positifs, voire d’enseignants.
Selon les dernières données publiées par Santé publique France, le taux d’incidence atteint désormais les 310/100 000 habitants, mais ce sont surtout les enfants qui enregistrent les taux les plus élevés. Au 22 novembre, celui-ci est de 663/100 000 chez les 6-10 ans, mais dans certains départements, cette classe d’âge dépasse désormais les 1 000/100 000, notamment en Ardèche (1 470), dans les Hautes-Pyrénées (1 323) et le Jura (1 240). Pour les scientifiques, il est logique que les enfants soient désormais les plus touchés puisque les moins de 12 ans n’ont pas (encore) accès à la vaccination, contrairement au reste de la population. Dans son avis du 30 novembre préconisant la vaccination des enfants à risque, la Haute Autorité de santé (HAS) avait elle aussi souligné « un taux d’incidence en forte augmentation dans toutes les classes d’âge » et noté que « du fait de la vaccination des enfants âgés de 12 à 17 ans, la classe d’âge des 6 à 11 ans est désormais celle, parmi les enfants scolarisés, qui enregistre le taux d’incidence le plus élevé ». L’augmentation du dépistage dans les écoles, multiplié par huit depuis la rentrée, explique aussi en partie ce taux d’incidence.
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