Ainsi que cela a été déjà maintes fois pointé, la protection vaccinale demeure insuffisante en France, tout particulièrement chez les adultes et les personnes à risque.
De fait, bien que la loi de santé publique de 2004 ait préconisé un taux de couverture vaccinale d’au moins 95 % pour les maladies à prévention vaccinale et de 75 % pour ce qui concerne la grippe, seuls les taux de couverture vaccinale des vaccinations obligatoires (diphtérie, tétanos, poliomyélite) sont satisfaisants chez les enfants. Pire, certains taux, déjà très insuffisants, diminuent (vaccination contre la grippe saisonnière des patients à risque : 60 % en 2009-2010 et 46 % en 2016-2017).
Une confiance ambivalente
Il ressort de l’enquête IPSOS* que 94 % des Français sont d’accord avec le fait qu’une large vaccination a permis d’éradiquer la variole et d’éliminer d’autres maladies infectieuses et qu’ils sont 86 % à être d’accord avec l’affirmation que se vacciner protège à la fois l’individu et la collectivité, 81 % se déclarant favorables à la vaccination en général pour eux-mêmes et 88 % pour leurs enfants. Mais, dans le même temps, ils ne sont plus que 57 % à avoir confiance dans la vaccination… et seulement 22 % à estimer que la vaccination présente plus de bénéfices que de risques…
De manière surprenante, si 73 % des personnes interrogées pensent ne courir ni plus ni moins de risque que le reste de la population, ce pourcentage ne varie pas significativement au sein des populations à risque d’infections, notamment les personnes de plus de 65 ans (73 %) et celles atteintes de maladies chroniques (69 %).
D’autre part, 50 % des Français estiment que certaines maladies pour lesquelles il est recommandé de se faire vacciner n’existent plus. Pour 69 % des médecins généralistes et 84 % des pharmaciens cette croyance relève d'un manque d’information de leur patientèle.
Des freins persistants
La principale raison invoquée à l’origine d’un manque de confiance au regard des vaccinations est la peur d’effets indésirables pour 60 % des personnes interrogées. Pour 34 %, c’est aussi le premier frein à se faire vacciner, suivi du fait de ne pas y penser pour 31 %. D’ailleurs, seulement 4 Français sur 10 (39 %) sont certains d’être à jour de leur calendrier vaccinal.
Ces résultats sont fortement confortés par le ressenti des professionnels de santé : 85 % des généralistes et 80 % des pharmaciens estiment que les risques d’effets secondaires liés aux vaccins sont le principal sujet de préoccupation dont les patients aimeraient parler avec eux, avant la question de l’utilité ou de sa composition.
D’une manière générale, les recommandations et les contre-indications des vaccinations sont mal connues de la population : seulement 30 % pensent, notamment, qu’il est aujourd’hui possible de se protéger contre les infections invasives à pneumocoque ou à méningocoque.
Une nécessaire mobilisation pluridisciplinaire
D’intéressantes pistes d’amélioration émergent de cette enquête. C’est ainsi que 89 % des Français estiment que le généraliste est le professionnel de santé le plus à même de les informer ; le pharmacien étant crédité de 31 % d’opinion positive sur ce sujet. Néanmoins, ils sont 64 % à attendre du pharmacien qu’il les informe sur le point de savoir s’ils sont à jour de leurs vaccinations, contre 58 % pour le médecin traitant et 53 % pour le médecin du travail.
Dans un autre ordre d’idée, 44 % des personnes sondées (49 % des plus de 65 ans) adhèrent à l’idée d’inscrire le statut vaccinal sur la carte Vitale (65 % des généralistes et 71 % des pharmaciens). Parmi les autres pistes, on peut encore citer l’existence d’un stock de vaccins dans le cabinet médical (39 %) et le fait d’aborder le statut vaccinal au moins une fois par an (80 %).
Des propositions
En liaison avec un certain nombre d’acteurs de la vaccination, dont le groupe de réflexion AVNIR (qui rassemble 11 associations de patients immunodéprimés), le Laboratoire Pfizer a élaboré un ensemble de propositions d’actions afin d’optimiser le parcours vaccinal ainsi que l’information du grand public et des personnes à risque. Celles-ci concernent notamment : l’information du public (campagne de communication, carnet de vaccination électronique, mails, SMS…) ; la formation des professionnels de santé (kit de communication) ; un meilleur suivi de la situation vaccinale (outils de suivi partagé) et l'optimisation du parcours vaccinal (stocks de vaccins au cabinet médical, ouvrir plus largement la possibilité de vacciner aux pharmaciens et aux infirmiers, vacciner dans tous les lieux de vie…).
* Enquête réalisée par Internet du 1er au 13 juin 2016 auprès de 1 300 Français, 184 médecins généralistes de ville et 128 pharmaciens d’officine. D'après une conférence de presse de Pfizer.
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