Les enfants et les professionnels de santé sont-ils bien vaccinés ? Pour le savoir, l’agence Santé publique France (SpF) a mené l’enquête à partir des données de vaccination recueillies par l'assurance-maladie jusqu'en juin 2020. Déjà, les principaux résultats ne montrent pas d’impact à la baisse en lien avec la situation sanitaire du Covid-19.
Enfants de 2 ans
Dans le détail, chez les plus petits, on note une amélioration des couvertures vaccinales pédiatriques. La situation est très satisfaisante concernant la vaccination DTP, coqueluche et l’hæmophilus influenzae de type b, avec plus de 95 % des enfants vaccinés à 2 ans. Et plus de 90 % sont vaccinés contre l'hépatite B et le pneumocoque.
Pour le ROR et le méningocoque, SpF a différencié les enfants nés avant et après 2018, étant donné que ces deux populations ne sont pas soumises aux mêmes obligations vaccinales. En effet, les enfants ayant atteint 24 mois en 2018 ne sont pas concernés par l’extension des obligations vaccinales introduites pour les enfants à partir de janvier 2018. Chez les enfants nés avant 2018, ces couvertures vaccinales continuent de progresser mais restent à des niveaux insuffisants : 83,4 % des enfants sont vaccinés pour la seconde dose de vaccin ROR (+ 3,1 points) et 84,5 % pour la seconde dose de vaccin contre les méningocoques C administrée à 12 mois (+ 5,9 points).
Chez les enfants nés après le 1er janvier 2018 (nés au 1er trimestre), les analyses montrent que les couvertures vaccinales se rapprochent de l'objectif de 95 % pour la première dose de vaccin ROR (93,7 % à 24 mois et 94,4 % à l'âge de 27 mois). Mais, pour la 2e dose, on reste très en deçà de cet objectif (80,6 %). Pour la seconde dose de vaccination contre le méningocoque C, c'est mieux : on approche 90 %.
Papillomavirus
Chez les enfants plus grands, on observe une nette amélioration du recours à la vaccination contre le papillomavirus - qui n’est pas une vaccination obligatoire - avec un gain de 5,8 points pour la 1re dose (34,9 %) et de 4,2 points pour la seconde dose (27,9 %) par rapport à 2018. « Ces augmentations témoignent en partie de l'impact positif de l'abaissement de l'âge de la vaccination à 11 ans, mais pourraient également être la conséquence du renforcement de la communication autour de la vaccination ces dernières années », analyse SpF. Malgré ces augmentations, les couvertures vaccinales contre les infections à papillomavirus chez les jeunes filles restent à des niveaux modérés et insuffisants.
Professionnels de santé
Enfin, en ce qui concerne les professionnels de santé qui travaillent en établissement de santé, 73 % étaient vaccinés contre pour la rougeole, 54 % pour la coqueluche et 26 % pour la varicelle. « Si la couverture vaccinale pour la varicelle est stable depuis 2009, elle augmente de 23 points pour la rougeole et de 39 points pour la coqueluche », indique SpF. De plus, « en tenant compte des antécédents de rougeole (37 % des professionnels) et de varicelle (87 % des professionnels), ces estimations de couverture conduisent à estimer que 15 % des professionnels de santé dans les établissements de santé restent à vacciner contre la rougeole et 10 % contre la varicelle ».
Ces estimations complètent celle de la vaccination contre la grippe publiées précédemment qui indiquait une couverture vaccinale de 35 % des professionnels de santé en établissements de santé. Par ailleurs, dans cette enquête, plus de 70 % des professionnels de santé se déclaraient « très favorables » ou « plutôt favorables » à l’obligation vaccinale contre la rougeole et la coqueluche pour leur profession.
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