Santé publique France publie un bilan préliminaire de l'épidémie de grippe saisonnière 2021-2022. Principal enseignement : le caractère « atypique » de l'épidémie, avec un pic seulement atteint au début du mois d'avril.
L'épidémie de grippe aura été particulièrement singulière cette année. Après avoir pratiquement disparu des radars au cours de l'hiver 2020-21, la grippe saisonnière a réussi (un peu) à sortir de l'ombre du Covid, mais avec un scénario pour le moins inattendu. Cette année, la circulation des virus grippaux s'est étalée sur une période exceptionnellement longue (de mi-décembre à mi-mai). Son activité est restée faible pendant les deux premiers mois avant de partir à la hausse en mars. La période épidémique a ensuite duré 9 semaines (de début mars à mi-mai), avec un pic qui n'a été atteint qu'au début du mois d'avril. « Aucune autre épidémie de grippe n’avait atteint son pic aussi tard dans la saison depuis 2010 », relève Santé publique France.
Exceptionnelle par sa longueur, l'épidémie de grippe saisonnière aura toutefois été d'une intensité « modérée » en médecine de ville et à l'hôpital. Près d’un million de consultations pour syndrome grippal ont été enregistrées selon les données du réseau Sentinelles. À l'hôpital, près de 57 000 passages aux urgences pour grippe ou syndrome grippal ont été recensés, dont 61 % concernaient les moins de 15 ans. En tout, la grippe a conduit à 7 000 hospitalisations après passage aux urgences, dont 30 % d'enfants de moins de 15 ans. Des chiffres qui confirment donc que les enfants ont été, en proportion, particulièrement touchés cette année.
Entre novembre 2021 et mai 2022, « 479 cas graves de grippe ont été signalés parmi les 211 services de réanimation participant à la surveillance. Parmi ces cas, 92 cas (19 %) concernaient des enfants de moins de 15 ans. 54 décès ont été rapportés, dont 3 survenus chez des enfants de moins de 2 ans », détaille également le bilan préliminaire de Santé publique France. Globalement, « les données issues de la certification électronique indiquent un impact faible de l’épidémie de grippe 2021-2022 en termes de mortalité ».
Au cours des mois écoulés, une co-circulation des virus de type A a été observée, avec une prédominance du H3N2 (68 %) sur le H1N1 (32 %). Une estimation qui est basée sur l'analyse de 2 632 prélèvements effectués par les médecins du réseau Sentinelles.
Au sujet de la couverture vaccinale, les chiffres de la campagne 2021-2022 indiquent que 52,6 % des personnes à risque ont été immunisées, soit davantage qu'il y a deux ans, en 2019-2020 (47,8 %). La couverture vaccinale cette année est toutefois inférieure à celle de l'an dernier (2020-2021), qui avait atteint un niveau exceptionnellement élevé (55,8 %). Des données encourageantes mais qui restent bien en deçà de l'objectif des 75 % de couverture pour les personnes à risque fixé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Enfin, concernant l'efficacité des vaccins antigrippaux cette année, « les estimations en vie réelle du réseau Sentinelles indiquent une efficacité globale modérée (44 %), élevée contre le sous-type H1N1 (81 %) et faible contre le sous-type H3N2 (34 %) ».
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