Mon fils, qui est porteur du VIH, a peur de se faire faire des vaccins. Qu’en pensez-vous ?
Les personnes chroniquement infectées par le virus du sida présentent un risque majoré de contracter certaines infections contre lesquelles existent des vaccins efficaces. L’immunodépression induite par le VIH n’augmente pas le risque d’effets indésirables associés aux vaccins inactivés. La vaccination contre les infections à pneumocoques leur est particulièrement recommandée en raison de leur sensibilité accrue aux infections provoquées par ces germes.
Néanmoins, il existe un risque que la protection conférée par ces vaccins soit moins bonne (surtout si le taux des lymphocytes CD4 est inférieur à 500 par mm3) et aussi que la durée de protection soit raccourcie. En revanche, comme toutes les personnes immunodéprimées, les personnes infectées par le VIH, ne doivent pas (en principe) recevoir de vaccins atténués.
Mon mari, qui suit un traitement par méthotrexate pour sa polyarthrite rhumatoïde peut-il faire ses rappels de vaccins ?
La vaccination chez les personnes sous traitement immunosuppresseur impose une vigilance particulière. Il faut souligner en premier lieu, et c’est très important, que les données disponibles sont rassurantes quant au risque de déclencher une poussée de la maladie chez ces patients, par ailleurs exposés à un risque infectieux majoré.
Les vaccins inactivés ne posent pas de problème, mais le traitement immunosuppresseur peut diminuer l’efficacité de la vaccination. Les dates recommandées par le calendrier vaccinal ne subissent pas de modification. À noter que certains vaccins sont spécifiquement recommandés en raison de l’immunodépression induite par le traitement : pneumocoque, grippe saisonnière.
L’administration des vaccins vivants atténués doit être, en principe anticipée, avant la mise en route du traitement immunosuppresseur, en raison de leur contre-indication lorsque ce dernier est commencé ; cela en respectant un délai de 2 à 4 mois (on peut envisager dans le cas contraire de les administrer à l’occasion d’une longue fenêtre thérapeutique).
Les sels d’aluminium dans certains vaccins sont-ils nocifs ?
L’Académie nationale de Pharmacie vient justement de publier un rapport (« Les adjuvants aluminiques : le point en 2016 ») sur cette question, basé sur une revue exhaustive des études oubliées. On y lit, notamment, que des dérivés de l’aluminium sont utilisés dans le monde entier depuis plus de 70 ans dans les vaccins dans le but d’augmenter leur efficacité.
L’utilisation des adjuvants dans les vaccins permet d’augmenter l’efficacité de la vaccination. Ils sont, notamment, indispensables pour induire une réponse immunitaire efficace et prolongée aux antigènes purifiés, peu immunogènes. Ils permettent également de simplifier le protocole d’immunisation (diminution du nombre de doses nécessaires pour obtenir la protection) ainsi que de réduire la dose d’antigène utilisée, avec un bénéfice double : d’une part, minimiser les réactions locales ou systémiques et d’autre part, diminuer les coûts de production, potentiellement associés à l’antigène lui-même. Enfin, les adjuvants doivent permettre d’orienter la réponse immunitaire vers celle qui est la mieux adaptée au pathogène.
À ce jour, aucun lien de causalité certain n’a été établi entre les adjuvants aluminiques et certains effets indésirables sévères, notamment la myofasciite à macrophages. Il n’existe pas actuellement d’alternatives à court terme aux adjuvants aluminiques en raison du fait que la sécurité d’autres adjuvants en développement n’est, aujourd’hui, pas démontrée.
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