Bisbilles syndicales
Au cours de l’été, la tension est montée entre les syndicats qui se sont interpellés à coups de courriers. Divisées sur la question de la signature de la convention pharmaceutique, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ont eu des échanges houleux au sujet des cotisations patronales. Dans un communiqué, le président de l’USPO, Gilles Bonnefond, accuse notamment l’UNAPL, dont le vice-président est Philippe Gaertner, le président de la FSPF, de s’être mobilisée pour qu’une nouvelle cotisation obligatoire de 0,15 % soit imposée aux professions libérales. « Ce texte est un contre-feu malhabile visant à détourner l’attention de nos confrères de votre signature de l’avenant conventionnel », rétorque Philippe Gaertner. Il ajoute : « je me permets de vous rappeler que lors des dernières élections aux URPS, vous aviez affirmé votre engagement à ne jamais signer seul une convention. Pourtant, vous venez de le faire après me l’avoir tant reproché ». Ambiance.
La codéine sur ordonnance
Le 12 juillet, la ministre de la Santé a signé un arrêté rendant tous les médicaments contenant de la codéine, du dextrométhorphane, de l'éthylmorphine ou de la noscapine disponibles uniquement sur ordonnance. Cette mesure vise à restreindre l’usage de ces médicaments par des jeunes dans des cocktails récréatifs, deux d’entre eux étant décédés depuis le début de l’année. L’ANSM a listé 44 médicaments indiqués dans la toux et 13 préconisés dans la douleur et la fièvre, auparavant sur prescription médicale facultative, qui nécessitent désormais une ordonnance. Côté pharmaciens, flotte l'incompréhension. L’Union des pharmaciens de la région parisienne a demandé à être reçue par Agnès Buzyn, pour lui exposer les conséquences néfastes de cette décision pour les pharmaciens et les patients.
Le nouveau Lévothyrox inquiète
Depuis le changement de formule du Lévothyrox fin mars, des patients ont notifié des effets secondaires (maux de tête, fatigue, etc.). Le 24 juin, une patiente a mis en ligne une pétition, demandant le retour à l’ancienne formule du médicament. Elle a récolté plus de 170 000 signatures. L’ANSM a réagi fin août, en mettant en place un numéro vert pour répondre aux inquiétudes des patients. Elle a reçu plus de 70 000 appels en deux jours en majorité de patients inquiets, mais qui ne présentent pas d’effets indésirables. De plus, l’agence de santé assure que ces modifications « ne changent ni l’efficacité ni le profil de tolérance du médicament » : le lactose a été remplacé par le mannitol et de l’acide citrique anhydre (excipient très répandu) a été ajouté. La nouvelle formule est bioéquivalente à l’ancienne et plus stable. Toutefois, l’ANSM indique que « la lévothyroxine étant une hormone thyroïdienne de synthèse à marge thérapeutique étroite, l’équilibre thyroïdien du patient peut être sensible à de très faibles variations de dose ».
Onze vaccins obligatoires en janvier
Une jeune fille de 16 ans a succombé le 27 juin à l’hôpital Nord de Marseille des suites d’une rougeole aiguë. Cette adolescente n’était pas vaccinée. Ce décès a été annoncé le 26 juillet à l’Assemblée nationale par la ministre de la Santé, qui a décidé de rendre obligatoire onze vaccins pédiatriques à partir du 1er janvier 2018. Ces vaccins seront : les trois valences déjà obligatoires (diphtérie, tétanos et poliomyélite), auxquelles s’ajoutent les huit vaccinations pédiatriques jusqu’alors uniquement recommandées (coqueluche, rougeole, oreillons, rubéole, hépatite B, bactérie Hæmophilus influenzae, pneumocoque, méningocoque C).
Des métiers de santé partiels
L’assemblée nationale a ratifié l’ordonnance transposant la directive européenne sur l’accès partiel, qui rend possible l’apparition de nouveaux métiers de la santé en provenance des pays européens. Le dispositif inquiète certains professionnels de santé. Notamment, les infirmières libérales redoutent la concurrence des auxiliaires, sorte de super aides soignantes, les chirurgiens-dentistes celle des hygiénistes qui pourront pratiquer des détartrages à moindres frais et les kinésithérapeutes craignent l’arrivée de masseurs-balnéothérapeutes. Quant aux cardiologues, ils pourraient voir apparaître des « confrères » aux compétences limitées à la rythmologie. Cependant, les pharmaciens ne devraient pas être concernés par ce dispositif.
Un générique pour Truvada
En juillet, le Laboratoire Mylan annonce le lancement de son générique du Truvada (Laboratoire Gilead) en France. L’emtricitabine/Tenofovir disoproxil de Mylan 200 mg/245 mg est disponible en boîte de 30 comprimés. Cette version générique est indiquée en association avec d’autres antirétroviraux pour le traitement des adultes infectés par le VIH-1. Comme le Truvada, ce générique est également indiqué en prévention pré-exposition, dispositif connu sous le nom de PrEP.
Le moustique tigre frappe moins fort
Cet été, les maladies liées au moustique tigre ont reculé en France métropolitaine. Du 1er mai au 25 août 2017, l’agence Santé publique France a recensé 79 cas importés de dengue, 2 cas importés de chikungunya et 7 cas importés de Zika. Par ailleurs, un foyer de transmission autochtone du chikungunya a été mis en évidence dans un quartier de la commune du Cannet-des-Maures (Provence Alpes côte d’azur). La situation est toutefois moins inquiétante que l’été précédent, au cours duquel l’agence avait recensé 167 cas de dengue, 18 cas de chikungunya et 450 cas d’infection à virus Zika.
Restrictions d’usage de médicaments
Depuis fin juillet, les spécialités contenant de la trimébutine (Debricalm, Debridat et ses génériques) sont contre indiquées chez l'enfant de moins de 2 ans, en raison du risque de survenue d’effets indésirables graves (somnolence, convulsions, bradycardie), notamment lié à un risque d’erreur médicamenteuse et de surdosage.
Autre modification estivale : les gélules de Ginkor fort ne doivent pas être utilisées pendant la grossesse et l’allaitement. De plus, en raison des propriétés anti agrégantes du Ginkgo biloba, la prudence est recommandée chez les patients ayant un terrain hémorragique ou traités par anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire.
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