Le volet santé du Conseil national de la refondation (CNR) a été lancé le lundi 3 octobre au Mans, dans la Sarthe. Parmi les annonces faites par le ministre de la Santé, l'objectif ambitieux de voir les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) couvrir l'ensemble du territoire d'ici à la fin de l'année prochaine.
Le CNR santé, grande consultation qui va impliquer soignants, élus locaux et usagers du système de santé durant les semaines à venir, a un principal objectif : répondre au défi de l'accès aux soins et trouver des solutions face à la problématique des déserts médicaux. À ce jour, 6 millions de Français, dont 600 000 personnes atteintes de maladies chroniques, n'ont pas de médecin traitant en France. Présent au Mans le 3 octobre, François Braun a fait part d'un objectif pour le moins ambitieux : faire en sorte que « chaque Français trouve, s'il le souhaite, un médecin traitant d'ici à la fin du quinquennat », soit en 2027. Pour cela, le ministre de la Santé compte notamment sur l'implication des CPTS. Ces dernières devront mailler « tout le territoire d'ici à fin 2023 », a annoncé François Braun. Fin juillet, seulement 307 CPTS avaient signé l'accord conventionnel interprofessionnel (ACI) et sont donc opérationnelles, loin de l'objectif des 1 000 CPTS fixé par Emmanuel Macron en 2018.
D'autres solutions ont également été évoquées pour renforcer l'accès aux soins lors de cette première journée du CNR santé. Réforme déjà engagée sous le quinquennat précédent, le déploiement des assistants médicaux doit notamment être amplifié. Le ministre de la Santé souhaite que 10 000 postes soient créés d'ici à 2025, contre un peu moins de 4 000 aujourd'hui. Le service d'accès aux soins (SAS) qui associe SAMU et médecins libéraux, a lui aussi vocation à être « généralisé dès l'année 2023 », a promis François Braun, alors qu'une vingtaine de départements sont à ce stade en phase pilote. Concernant la liberté d'installation des médecins, le ministre a une nouvelle fois rappelé son opposition à toute mesure de régulation. Cela « n'est pas hors du débat » mais « ça ne marche pas », a-t-il déclaré à ce sujet. Autre piste visant à améliorer l'accès aux soins, la question du partage des compétences entre soignants. Sur ce point, les Ordres des professions de santé sont fortement invités à faire des propositions, faute de quoi l'exécutif « prendra ses responsabilités ».
Jusqu'à la fin de l'année, les réunions vont se multiplier en métropole et en outre-mer dans le cadre du CNR santé. Les conclusions de ces concertations locales seront analysées attentivement par François Braun. Elles pourront en effet être intégrées au PLFSS pour 2023. Emmanuel Macron a appelé tous les Français à participer au CNR en faisant part de leurs propositions via la plateforme « conseil-refondation.fr ».
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