EN FÉVRIER 2015, la marge d’une officine moyenne atteint 20 349 euros, contre 20 317 euros si la nouvelle rémunération n’avait pas été appliquée, selon les chiffres communiqués par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Une preuve pour les uns que la réforme du mode de rémunération porte ses fruits. La preuve pour les autres que les honoraires ne sont pas la solution car, au total, la marge est en dessous de celle de l’an dernier à la même époque où elle s’élevait à 20 417 euros.
« On perd de la marge par rapport à 2014, alors que l’on a délivré davantage d’unités, pointe Gilles Bonnefond. On travaille plus et on gagne moins. La réforme ne répond pas aux attentes de la profession, et on ne peut pas dire que si l’on n’avait rien fait on aurait encore plus perdu. Personne n’était favorable à ce que cela reste en l’état. Nous avions fait des propositions qui amélioraient la marge et permettaient d’amortir les baisses de prix. »
La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), seule organisation à avoir signé l’avenant rémunération avec l’assurance-maladie, n’est bien entendu pas de cet avis. « La réforme est absolument nécessaire et il ne faut pas revenir en arrière », réaffirme son vice-président, Philippe Besset. Trois paramètres influent sur la rémunération de la pharmacie, explique-t-il : le volume d’acte, le prix du médicament et le mode de rémunération. En février 2015, il y a eu une forte augmentation des unités par rapport à février 2014, en raison d’un du nombre de pathologies hivernales plus important. Ce qui a produit un effet positif sur la rémunération, tout comme le nouveau mode de rémunération, souligne Philippe Besset. Mais ces effets positifs ont été contrebalancés par des baisses de prix très fortes. Et cela se répétera tout au long de l’année. Car les nouvelles baisses de prix qui vont être appliquées au cours des prochains mois vont être extrêmement pénalisantes pour le réseau. Des baisses de prix qui, selon la FSPF, n’avaient été prévues lors des négociations avec l’assurance. Dans ces conditions, « nous avons besoin d’une compensation en honoraire », martèle Philippe Besset.
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