Les prix des médicaments en libre accès ont augmenté de 9 % entre 2010 et 2018, selon l'association Familles rurales.
Depuis 2010, le panier de médicaments en libre accès, créé par Familles rurales dans le cadre de son « Observatoire des prix des médicaments », a augmenté de 9 %. Un taux proche de l’inflation sur 8 ans.
Dans le détail, ce panier contient Activir 5 %, Dacryum, Maalox maux d’estomac, Arnigel, Hextril menthe 0,1 %, Nurofen 200 mg, Biafineact, Imodiumcaps et Strepsils. Certains prix s’envolent littéralement, comme celui du Nurofen (+ 25 % en 8 ans), Strepsils (+ 19 %) ou Maalox (+ 12 %). En revanche, d’autres n’ont guère bougé : + 1 % pour Hextril, + 0,57 % pour Dacryum, - 0,24 % pour Imodiumcaps. Mais au final, l’association indique que « l’autorisation donnée en 2008 aux pharmaciens de vendre des médicaments en libre accès avait pour but de faire chuter les prix. Mais il n’en est rien ».
Familles rurales souligne aussi le manque de lisibilité des prix : 75 % de boîtes de médicaments en libre accès sont dépourvues d’étiquette, la moitié des médicaments en libre accès sont sur des présentoirs situés derrière le comptoir… Et seulement 39 % des pharmaciens délivrent systématiquement un ticket de caisse.
Ensuite, il existe d’énormes différences de prix d’une officine à l’autre et d’une pharmacie en ligne à l’autre, allant du simple au double, voire au triple. Par exemple, le prix d’un tube d’Activir passe de 2,99 à 9,20 euros en officine et de 2,49 à 6,66 euros sur les pharmacies en ligne.
De plus, l’association se montre très critique sur les médicaments vendus en ligne. D’une part en ce qui concerne les prix : ils sont plus attractifs, mais les frais de port (6,15 euros en moyenne) gomment l’avantage tarifaire. D’autre part, les conseils font cruellement défaut sur le Web, et l’association invite la DGCCRF à appliquer des sanctions aux sites concernés.
Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), estime dans « le Parisien » que cette attaque sur les prix est injuste et invoque une inflation de 10,5 % entre 2010 et 2018, ainsi que deux hausses de TVA passées de 5,5 % à 10 %. « En moyenne, les prix du panier étudié n’auraient augmenté que de 6 % dans les 14 000 officines que nous avons sondées », avance-t-il. Par ailleurs, Philippe Besset annonce l’ouverture cet été d’un portail, « le pharmacien.fr », sur lequel on pourra « trouver tous les prix mini et maxi pratiqués dans 14 000 officines ».
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