Que sera le pharmacien de demain ? Il sera à la fois « pharmacien clinicien travaillant en équipe pluridisciplinaire », offrant un « bouquet de compétences allant du produit aux services », un « libéral créateur de valeur et un professionnel de santé inventif et humaniste », un spécialiste de « l’accompagnement du patient dans le parcours de soins »Surtout, dans 10 ans il sera toujours là, accessible, « de proximité », indépendant et « partie prenante du virage ambulatoire dans un fonctionnement coordonné avec les autres professionnels de santé ».
Dans l’ensemble des réponses fournies par les représentants de la profession, les services occupent de plus en plus de place. Bruno Galan, président du conseil régional de l’Ordre des pharmaciens (CROP) du Languedoc-Roussillon, donne l’exemple de l’expérimentation de la vaccination qui, en 15 jours à peine, a permis à 2 560 pharmacies de vacciner près de 27 000 personnes âgées de plus de 65 ans. « Les pharmaciens qui ne sont pas dans les régions test ont hâte d’intégrer cette nouvelle mission. Lorsqu’on fera le point, on verra que la couverture vaccinale a augmenté de manière significative. J’espère donc une extension de cette expérimentation à d’autres régions dès l’année prochaine. »
Le gratuit n’a aucune valeur
Pour Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), il faut d’ores et déjà penser à confier aux pharmaciens « tous les rappels de vaccins chez l’adulte ». L’élargissement du champ d’activité du pharmacien est nécessaire pour retrouver de la croissance et envoyer un signal positif au gouvernement pour aller plus loin, comme penser aux pharmacies pour être « des relais de télémédecine dans les zones de sous-densité médicale ». Car, si « la vaccination ne va pas sauver l’officine » à elle seule, les services dans leur globalité peuvent mettre à mal « les petites bactéries qui nous attaquent et essaient d’ubériser notre cœur de métier », explique Lucien Bennatan, président du groupe PHR. S’il pousse les pharmaciens à se lancer dans les services à forte valeur ajoutée, il n’oublie pas des missions comme le portage et la dispensation à domicile, pour ne pas laisser la place à Amazon ou La Poste. Mais aucun de ces services ne doit être gratuit.
Problème : si la loi HPST de 2009 permet au pharmacien la mise en place de services, son décret d’application n’est toujours pas sorti. Alors peut-on facturer des services ? D’une même voix, Philippe Gaertner et Bruno Galan répondent que « ce n’est pas interdit ». Et le président de la FSPF de préciser : « À partir du moment où le législateur écrit dans la loi la possibilité de proposer des services, il est inacceptable que le décret d’application ne soit pas sorti 9 ans plus tard, il faut nous donner les moyens. » C’est pourquoi il encourage les confrères à se lancer, à « porter et dispenser à domicile » par exemple, pour éviter que d’autres le fassent à leur place. « Oui, répond Lucien Bennatan, mais faites-vous payer ! Le gratuit n’a aucune valeur et ce que nous voulons c’est une reconnaissance dans le système de santé donc nous devons faire payer nos actes intellectuels ».
D'après une conférence du Congrès national des pharmaciens. Montpellier - 22 octobre 2017.
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