La vaccination comporte-t-elle des risques ?
Cette question concerne plus souvent les vaccins que tout autre médicament car l’effet indésirable est somme toute le seul effet visible de la vaccination. La diminution, voire la disparition de la maladie infectieuse inverse la perception du rapport bénéfice/risque. De façon générale, il est important de se rappeler les effets bénéfiques de la vaccination : disparition de la variole de la surface du globe, diminution de la coqueluche chez le jeune enfant, diminution de la rubéole congénitale, recul du tétanos…
Les effets indésirables le plus souvent rencontrés avec la vaccination sont locaux, de type érythème, douleur, induration, œdème au point d’injection. On retrouve aussi parfois de la fièvre, des myalgies, des arthralgies, une sensation de malaise, des céphalées, des signes digestifs. Les vaccins inactivés peuvent engendrer un épisode fébrile dans les 3 jours qui suivent l’injection, même sans signes locaux. Les vaccins vivants peuvent engendrer une forme atténuée de la maladie contre laquelle ils protègent (parotidite avec le vaccin contre les oreillons, éruption pseudo-varicelleuse avec le vaccin contre la varicelle…).
Plusieurs vaccins ont spécifiquement fait l’objet de soupçons dans les dernières années : vaccination contre l’hépatite B, contre la grippe, et plus récemment contre les infections à papillomavirus. Aucun lien de causalité n’a été établi entre la vaccination contre l’hépatite B et l’apparition de sclérose en plaques (SEP), ni entre la vaccination antigrippale et les polyradiculonévrites de type Guillain-Barré. Concernant la vaccination contre les infections à papillomavirus, l’ANSM** a rappelé, fin 2013, que les données de la littérature internationale et française ne montraient pas d’augmentation de l’incidence des maladies auto-immunes ni plus particulièrement de SEP avec la vaccination, et que le rapport bénéfice/risque restait favorable. Les données du SNIIRAM (système national d’information inter-régimes de l’Assurance-maladie), portant sur une cohorte de près de 2 millions de jeunes filles, confirmaient ces résultats. L’ANSM a également rappelé que les HPV 16 et 18 sont estimés responsables d’environ 70 % des cancers du col de l’utérus (10e cancer chez les femmes en France avec près de 3 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année en France et environ 1 000 décès par an).
Quid des adjuvants, en particulier de l’aluminium ?
L’aluminium est l’adjuvant le plus utilisé (depuis 1920), sous forme de deux sels, l’hydroxyde d’aluminium et l’hydroxyphosphate d’aluminium. Les adjuvants servent à augmenter et prolonger l’immunogénicité vis-à-vis d’antigènes faiblement immunogènes (les vaccins inactivés sont moins immunogènes que les vaccins vivants atténués), pour obtenir une efficacité vaccinale suffisante. Il est reconnu que l’aluminium peut persister dans le muscle où le vaccin est injecté, mais en 2013, le rapport du Haut Conseil de la santé publique sur l’aluminium dans les vaccins et sur sa balance bénéfice/risque a précisé que « la revue de la littérature ne permet pas de conclure que la myofasciite à macrophages (lésions histologiques liées au dépôt dans le muscle de l’aluminium des vaccins) est associée à une ou plusieurs manifestations systémiques », et que l’efficacité et le profil de tolérance des autres adjuvants ne leur confèrent pas une balance bénéfice/risque plus favorable à ce jour.
Les effets indésirables les plus fréquents de l’aluminium sont des réactions locales (rougeurs, œdèmes, prurit), parfois des nodules indurés et douloureux.
« Je ne me vaccine pas car j’ai très peu de risques d’attraper la maladie »
La vaccination sert à se protéger soi-même mais aussi à protéger les autres, notamment les personnes les plus fragiles de l’entourage (nouveau-né, femme enceinte, personne âgée, personne dont la vaccination est contre-indiquée…) : on parle d’immunité collective, qui varie selon la maladie et la couverture vaccinale. Ainsi l’immunité collective contre la rougeole nécessite une couverture vaccinale de 95 %. La réapparition de la maladie depuis 2008 démontre les conséquences de la baisse de la vaccination, qui raugmente ainsi le risque individuel de contracter la maladie. On peut entendre aussi « de toute façon c’est une maladie infantile et qui n’est pas grave » : face à cette idée reçue, rappeler que dans la moitié des cas, la rougeole frappe des jeunes âgés de 15 à 30 ans et qu’elle peut entraîner des complications neurologiques et pulmonaires graves (en chiffres, l’épidémie de rougeole entre 2008 et 2012, c’est plus de 24 000 personnes touchées dont plus de 30 complications neurologiques et 10 décès en France).
** Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé
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