Pour « casser » la reprise de l'épidémie, contenir l'augmentation des admissions en réanimation et face à la menace du variant Omicron, les autorités sanitaires actionnent tous les leviers pour accélérer la campagne de rappels. Elles misent sur la mobilisation des professionnels de ville, dont les pharmaciens.
Hier, 2,7 millions de vaccins avaient été commandés sur le portail. Ces chiffres ne sont pas arrêtés puisque les professionnels de santé de ville ont jusqu'à ce soir 23 heures pour réserver leurs doses, sans aucune autre restriction que celle de s'engager à les utiliser. Ces données, communiquées hier par le ministère de la Santé, démontrent la volonté des effecteurs de ville de s'impliquer dans la campagne de rappels, seule solution connue à ce jour pour endiguer la cinquième vague épidémique.
Sans détenir de projections sur le volume total des commandes de cette semaine, le ministère déclarait déjà, hier, savoir qu'il s'agirait d'un « all time record ». Ce record absolu, médecins, pharmaciens et infirmiers libéraux sont effectivement bien en passe de le remporter puisqu'ils administrent déjà aujourd'hui 45 % des injections. Avec une mobilisation prépondérante des officinaux qui ont totalisé 556 000 vaccinations la semaine dernière, soit plus du double que celles effectuées par les médecins (250 000), et près de sept fois plus que les vaccinations Covid par les infirmiers ! Le ministère a d'ailleurs tenu à rendre hommage à l'implication des pharmaciens qui ont écoulé 73 % des doses commandées, contre 57 % pour les médecins.
Cet engagement de l'officine est à la hauteur de la demande des patients, nombreux depuis les annonces du ministre de la Santé à vouloir obtenir leur troisième dose. Depuis le 25 novembre, 4 millions de Français se sont inscrits pour un rappel d'ici à la fin janvier. Le circuit de ville, plus souple, devrait apporter un complément précieux aux 1 130 centres de vaccination, dont 50 ont rouvert depuis le début du mois. 300 autres devraient s'implanter dans les prochaines semaines, en fonction des décisions des ARS. Le gouvernement compte de toute évidence sur la ville, comme deuxième pilier de sa stratégie vaccinale qui devra absorber trois millions de rappels hebdomadaires dans les semaines à venir.
Reste à savoir si les titulaires et leurs équipes, épuisés par près de deux ans de pandémie, vont pouvoir résister à ce nouvel assaut. Dans ce contexte, le renfort possible des étudiants de 4e année et plus, annoncé hier au « Journal officiel », est plus que salutaire.
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